Comment sortir du verrou Orban ? Alors que le Premier ministre hongrois resserre chaque année un peu plus sa mainmise sur les institutions et la vie politique du pays, que l’État de droit et l’espace médiatique ne sont plus fonctionnels, et que les tentatives d’union de l’opposition ont échoué aux dernières élections d’avril 2022, la question de l’alternative reste lancinante.
- Pourtant, des manifestations massives ont eu lieu à Budapest le dimanche 23 octobre.
- À l’occasion de la journée de fête nationale, en mémoire du soulèvement de 1956 contre l’Union soviétique, le rassemblement a pris une autre dimension cette année dans le contexte de la guerre en Ukraine et du soutien continu d’Orban au régime de Poutine.
- Viktor Orban, plutôt que de prononcer son discours annuel pour cette journée dans la capitale de la Hongrie, s’est éloigné de Budapest pour éviter d’affronter la grande manifestation.
- Il a une nouvelle fois dénoncé les sanctions européennes contre la Russie, jouant comme d’ordinaire sur les exaspérations économiques et la peur des migrants.
- Toutefois, le mouvement de protestation est stimulé par le mécontentement au sujet des conditions de travail jugées insuffisantes des étudiants et des professeurs dans le pays.
- Les banderoles brandies lors de la manifestation dénonçaient aussi la complicité entre Poutine et Orban.
- Le principal opposant à Orban, adversaire malheureux des dernières élections, Péter Márki-Zay, explique : « Viktor Orban est devenu célèbre il y a 33 ans grâce à la Révolution de 1956. Depuis, il a changé plusieurs fois d’idéologie. Aujourd’hui, il augmente son propre salaire, pas celui des enseignants. »
- Un mouvement d’opinion appuyé sur le consensus solidaire des Européens en faveur des Ukrainiens, sur fond de refus d’une invasion étrangère : la guerre en Ukraine pourrait-elle affaiblir le principal allié de Poutine dans l’UE ?