Au-delà de l’actualité slovaque, c’est dans un contexte de forte détérioration de l’indépendance des médias et de la qualité du débat public qu’est discuté et voté un nouveau règlement européen, European Media Freedom Act (EMFA), sur la liberté de la presse en ligne. Le point de clivage : au sein de régimes libéraux démocratiques, quel peut être la place réservée à la supervision des médias ?
- Le nouveau règlement, adopté le 3 octobre 2023, avec une large majorité (448 votes pour, 102 contre et 75 abstentions), entend protéger le pluralisme et l’indépendance des médias au sein des États membres.
- Il demande aux Etats d’établir de nouvelles règlementations quant à la protection et l’intégration du marché intérieur des médias, la préservation du pluralisme et la liberté des médias en ligne, la délimitation de la définition de « service de médias », la mesure de l’audience, la libre circulation d’informations fiables ainsi que la protection de l’indépendance éditoriale.
- Les fournisseurs de services de médias devront aussi être transparents et se munir d’un comité de rédaction qui serait alors autonome et indépendant des acteurs politiques.
- De plus, le règlement instaure, pour les plateformes comptabilisant plus de 45 millions d’utilisateurs mensuel actifs, un délai de 24 heures avant la suppression du contenu litigieux.
- Le nouveau règlement entend redistribuer les cartes d’un débat polarisé :
- L’eurodéputée Christel Schaldemose (DK-S&D) s’oppose au monopole exercé par les dirigeants de Meta et Twitter sur les médias en ligne et soutient activement le projet.
- Sabine Verheyen (DE-PPE) est également favorable à l’adoption du règlement, qu’elle estime protecteur des médias européens et n’interférant pas avec la liberté de la presse.
- Les représentants du quatrième pouvoir semblent être favorables au règlement.
- Renate Schroeder, directrice de la Fédération européenne des journalistes a témoigné de son soutien dans une tribune pour Euractiv.