Malgré le ralentissement estival, l’actualité politique n’a pas vraiment pris de vacances, ni aux Etats-Unis où la course présidentielle a pris une tournure inédite avec le retrait du Président sortant, ni dans la mer Rouge, où les attaques houthis (cf. EIH 15/01/24) se sont intensifiées ces dernières semaines, ni au Bangladesh où la colère de la rue renversé le gouvernement autoritaire de Sheikh Hasina au pouvoir depuis 15 ans, finalement remplacée par le prix d’économie Nobel Mohamed Yunus dont les premiers défis seront aussi économiques que climatiques, – comme d’ailleurs sur tout le reste de la planète.
L’actualité politique n’a pas non plus pris de vacances en Europe, entre un nouveau front ouvert le 6 août par l’Ukraine dans le conflit qui l’oppose à la Russie, des élections au Royaume Uni (cf. EIH 15/7/24), puis en France où elles ont accouché d’un blocage institutionnel inédit, temporairement tempéré par la fièvre olympique, une crise politique en Espagne autour du budget 2024 et de la situation politique en Catalogne, et une nouvelle crise de la coalition au pouvoir en Allemagne – là aussi autour du budget. Pendant ce temps, les premières pièces du puzzle de la composition du nouveau Collège de la Commission se mettent en place, avec les premières nominations, mais aussi les premières difficultés, en particulier sur la parité, et les premières ambitions des différentes capitales comme la Pologne pour le portefeuille stratégique du budget.
Dans une longue analyse pour Gazeta Wyborcza (PL) et Balkaninsight (EN), l’éditorialiste Piotr M. Kaczynski s’interroge d’ailleurs sur les qualités d’un bon commissaire européen : “l’esprit communautaire”, avons-nous suggéré en réponse à ses questions. Un esprit dont est par exemple dépourvu l’actuel président du Conseil de l’UE, Viktor Orban, dont l’attitude peu constructive continue d’irriter ses partenaires.