ENEST DICHTER 

Chaque fin d’année, la Commission européenne adopte son paquet sur l’élargissement. La Direction générale dédiée à cette politique et ses objectifs fournit une évaluation détaillée de l’état d’avancement et des progrès réalisés par les candidats et potentiels candidats à l’Union, et ces évaluations sont accompagnées de recommandations et d’orientations sur les priorités de réforme pour assurer une adhésion profitable à la fois pour l’Union et pour l’Etat concerné. 

  • La lecture de ce toujours très dense rapport emporte rarement l’enthousiasme. 
  • Les manques se concentrent toujours sur l’Etat de droit, l’accès à la justice, la lutte contre la corruption, les trafics et la désinformation. 
  • Monténégro, Serbie et Albanie. 
  • Notons que depuis la sortie du rapport, en Serbie, la population fait part d’un large mécontentement que nous avons relaté à plusieurs reprises (V. EIH 24.3.25). 
  • Pour les autres candidats des Balkans, cela peut s’expliquer par le fait que les négociations se sont ouvertes difficilement et ne donnent pas encore de résultat. 
  • Le fiasco des élections d’octobre 2024 et le double jeu malsain de son gouvernement font de la Géorgie un candidat fantôme (V. EIH 6.1.25). 
  • Cette situation rappelle tristement celle de la Turquie qui, comme nous le soulignions la semaine dernière, est loin de prendre la direction d’un Etat de droit exigeant. 
  • Dans ce rapport, seules l’Ukraine et la Moldavie donnent un peu d’espoir (V. EIH 17.11.24). 
  • Comme l’explique la présidente de la Commission, “ Dans un contexte géopolitique tendu, il est plus que jamais nécessaire d’achever la réunification de notre continent, dans le respect des mêmes valeurs de démocratie et d’État de droit.  
  • Elle ajoute que “ l’élargissement restera une priorité absolue de la nouvelle Commission ». 
  • Ce discours semble avoir un impact auprès des représentants d’Etats désireux de se distancier du Kremlin. 
  • Depuis un an et demi, l’Arménie – ancienne république soviétique – multiplie les gestes de défiance à l’égard de la Russie (V. EIH 14.4.24). 
  • Elle lui reproche son manque de soutien face à l’Azerbaïdjan. 
  • Ainsi, son Parlement a voté, le 26 mars 2025 en faveur de la candidature de à l’UE.  
  •  Adopté en dernière lecture avec 64 voix  contre 7, le texte appelle le gouvernement arménien à lancer le processus d’adhésion à l’UE. 
  • Cela signifie qu’elle annonce indirectement vouloir quitter l’Union eurasienne. 
  • 30 ans après les Accords de Dayton, il est évident -comme l’explique Francesco Ronchi pour le Grand Continent – de changer d’attitude face aux dirigeants d’Etats candidats adoptant des discours et attitudes anti-européens.