“Répondre avec force”, suggère l’économiste Shahin Vallée sur RFI: les Etats Unis peuvent-ils gagner “une guerre commerciale”? Dans une interview pour le Grand Continent, l’économiste Marco Buti affirme que l’Europe doit utiliser sa puissance économique pour contrer les États-Unis, qui, selon lui, ne gagneront pas la guerre commerciale en cours.
- Il n’est pas sûr que l’UE et le Canada aient les moyens de gagner une guerre commerciale classique avec les Etats-Unis.
- L’économie canadienne est trop petite.
- L’UE reste prisonnière de ses précieux excédents commerciaux (230 milliards de dollars) avec les États-Unis sur les biens matériels.
- En revanche, l’UE accuse un déficit de 115 milliards de dollars dans le domaine des services, principalement des services numériques, et de la finance.
- Elle dispose donc ici d’une certaine marge de manœuvre.
- Jean-Luc Demarty, ancien DG du commerce à la Commission, plaide pour cibler les géants comme Amazon, Google ou les banques américaines, qui influencent aussi la politique intérieure via leur poids financier .
- Handelsblatt se demande justement comment gagner cette guerre.
- Il considère les droits de douane envisagés par l’UE sur les produits vendus par Apple et les mesures punitives à l’encontre des fournisseurs américains de services numériques.
- L’opinion qui prévaut à Bruxelles est que Trump ne respectera qu’une contre-action agressive.
- Mais ses représentants ont également découvert, lors des premières conversations avec ses homologues américains, qu’ils n’étaient absolument pas prêts à faire des compromis.
- La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, tout en dénonçant des mesures aux conséquences « désastreuses pour des millions de personnes », intensifie parallèlement la diversification commerciale de l’UE :
- rapprochements avec le Canada (CETA), le Mexique, le Mercosur, l’Inde, l’Afrique du Sud, la Malaisie ou encore la Barbade…
- Une offensive diplomatique, depuis la réélection de Donald Trump, visant à réduire la dépendance aux Etats Unis.
- Si pour justifier sa stratégie commerciale, Donald Trump évoque fréquemment la figure de William McKinley, président américain de la fin du XIXème siècle surnommé « The Tariff King » ce dernier a fini par regretter son protectionnisme :
- il a provoqué inflation, récession et isolement diplomatique.
- Une histoire que Trump semble oublier, préférant le mythe au bilan.
- Ironie de l’histoire, même sans le vouloir, sa politique pourrait avoir un effet inattendu sur un tout autre terrain : le climat.
- Comme le souligne Jean Marc Jancovici du Shift project, la désorganisation économique et la future baisse des échanges mondiaux provoquées par Trump pourraient, paradoxalement, entrainer une baisse involontaire des émissions de CO2.