DADDY-O 

Viktor Orban est le plus ancien chef de gouvernement en poste en Europe – et parmi les pays qui organisent des élections, seul Vladimir Poutine est là depuis plus longtemps. Revenu au pouvoir en 2010 pour un 2e mandat, V. Orban a su profiter de la supermajorité constitutionnelle que lui avaient donnée les électeurs écoeurés par les scandales du gouvernement précédent, pour remodeler à sa guise les lois cardinales qui organisent la vie politique et électorale de son pays, et réécrire une constitution entièrement idéologique en 2011.  

  • Sa façon de réduire l’emprise de l’Etat de droit et de rogner sur les libertés publiques, sans jamais paraître donner prise à la contestation, ont fait l’admiration de nombreux émules.  
  • Le Premier Ministre slovène Jansa (cf. EIH 28/4/22) ou Aleksander Vucic en Serbie (cf. EIH 22/9/22) en ont fait leur modèle.  
  • Le PiS de Jaroslaw Kaczynski avait déclaré vouloir faire “comme Orban” en 2015 au moment de son retour aux affaires, mais sans la majorité constitutionnelle il n’aura pas pu aller plus loin que la mise au pas des médias et de la Cour suprême – ce qui n’était pas mal déjà (cf. EIH 12/8/21).  

 

  • Si Trump revenait au pouvoir, son admininstration pourrait décliner l’orbanisme au contexte américain pour mettre fin à ce qu’ils considèrent comme un contrôle libéral de l’« État administratif » et de la société civile. 
  • Cette nouvelle forme de gouvernance américaine pourrait avoir de profondes implications. 
  • Non seulement pour la politique étrangère européenne, y compris la robustesse de la défense collective de l’OTAN,  
  • mais aussi pour l’UE et la démocratie européenne intérieure, car une Maison Blanche Trump cherche à diriger et à défendre des alliés partageant les mêmes idées à travers le monde. 
  • Dans un pays qui a toujours fait de l’Etat de droit et des libertés fondamentales la pierre angulaire de son régime et de son projet national, ce serait une révolution culturelle majeure.  

Donald Trump a déjà eu l’occasion de rendre hommage à Viktor Orban, “un leader fort”. Lequel a déjà annoncé qu’il célébrerait une victoire de Trump avec une bouteille de champagne.