L’Union européenne s’est, elle aussi, très largement mobilisée. Dès le lendemain des déclarations, 24 Etats membres sur 27 ont communiqué une première réponse. Certains, comme la Hongrie, blâment la Commission européenne pour ne pas avoir négocié en amont avec Washington. D’autres, comme la Lituanie, l’Espagne ou la Roumanie, annoncent des plans de soutien nationaux pour les entreprises exposées : aide à la diversification des marchés, compétitivité renforcée, ou encore plan d’urgence sectoriel pour l’automobile.
- Le 4 avril 2025, le commissaire au commerce Maros Sefcovic qualifie les droits de douane américains de « totalement injustifiés » et appelle à des « négociations sérieuses », sans exclure pour autant des contre-mesures fermes et proportionnées. Bruxelles entend riposter sur deux fronts :
- avec une liste de produits américains qui pourront être frappés de taxes dès mi-avril, pour un total équivalent aux exportations européennes touchées (26 milliards d’euros).
- Parmi eux : Harley-Davidson, soja, viande, réfrigérateurs ou tondeuses à gazon.
- Par ailleurs, la Commission entend frapper au cœur même du soutien de l’administration américaine, en ciblant des États républicains clés comme la Louisiane ou le Nebraska.
- L’idée est de recourir au nouvel instrument « anticoercition » adopté en 2023.
- Il permet de restreindre l’accès aux marchés publics, bloquer des investissements, ou suspendre des licences.
- Ce mécanisme renforce l’autonomie stratégique de l’UE sans attendre l’unanimité des États membres.