Après l’Islande, qui s’interroge à nouveau sur ses liens avec l’UE (EIH 17/3/25), l’une des conséquences des menaces de Donald Trump en matière de sécurité et de tarifs douaniers est que la Norvège débat à nouveau de son adhésion à l’UE. Le gouvernement norvégien s’est effondré en janvier à la suite d’un différend sur les paquets énergétiques de l’UE et il faut s’attendre maintenant à ce que l’adhésion complète à l’UE soit un thème dominant de la campagne précédant les nouvelles élections de septembre.
- Un sondage récent fait état d’un soutien historique sans précédent à l’UE dans un Etat qui a pourtant par deux fois (1973 et 1995) refusé de rejoindre l’UE, tout en bénéficiant d’accord particulier qui l’incluent dans le marché unique et l’espace Schengen.
- Dans une opinion publique très méfiante depuis la crise de l’euro en 2008, les sondages indiquaient que 80 % des Norvégiens étaient opposés à une adhésion pleine et entière à l’UE.
- Certes, les 35% de 2025 ne font pas une majorité, mais c’est le signe que les temps ont changé et que l’UE n’est plus considérée comme un simple marché.
- Elle a été inclue d’office comme Etat tiers au programme SAFE (V. EIH 31.03.25) – une évidence.
- La Norvège a déjà accès au marché unique en vertu de l’accord sur l’Espace économique européen.
- Plus de 90 % des textes européens s’appliquent en Norvège, mais le pays protège son agriculture et sa pêche par des droits de douane.
- Les droits de douane imposés par Trump entretiennent le débat en faisant valoir qu’une union plus large pourrait obtenir de meilleurs résultats face aux États-Unis.
- Une situation qui renforce les liens avec l’UE, note Euractiv.
- Mais surtout, la Norvège a aussi une frontière avec la Russie.
- Elle est membre fondateur de l’OTAN et les préoccupations croissantes en matière de sécurité pourraient bien renforcer le désir d’adhérer pleinement à l’UE.
- Pour finalement suivre ainsi la voie, dans le sens inverse, des voisins suédois et finlandais (UE 1995, OTAN 2023/24).
- Dans une excellente série norvégienne de fiction, “Okkupert” le pays se retrouve donc “occupé” par la Russie, pour ses ressources gazières, sous l’oeil complaisant de l’UE et de son Commissaire à l’Energie (fort corrompu).
- Cette image négative pourrait bien céder la place à une vision plus réaliste de l’intérêt d’appartenir à un bloc solidaire.