Le Parlement européen fait encore malheureusement parler de lui comme théâtre de la corruption. Quand ce ne sont pas les partis nationaux qui abusent des fonds alloués à son fonctionnement (V. EIH 7.04.25), ce sont les ingérences extérieures accompagnées de financement douteux à destination des élus et assistants parlementaires qui font parler de l’institution. Deux ans après le « Qatargate (V. EIH 15.12.22), une opération menée par la police belge découvre que les intérêts du géant technologique chinois Huawei ont été particulièrement – et illégalement – poussés.
- Consécutivement aux 21 perquisitions, ayant permis la saisie de matériel et documents, le juge d’instruction chargé du dossier « a demandé que des scellés soient posés sur des locaux du Parlement européen” explique la RTBF.
- Des faits de blanchiment d’argent, de faux et d’usage de faux sont visés.
- L’affaire mobilise au point de faire intervenir les forces portugaises et françaises, en plus des belges.
- Rappelons que l’Union européenne n’a pas harmonisé ses règles en matière de droit pénal, malgré une évidente nécessité.
- En attendant, l’Union envisage de se doter d’un organe chargé des questions d’éthique.
- Organe indépendant, il sera chargé d’établir des normes éthiques communes et d’accroître la transparence dans l’ensemble des institutions de l’UE.
- Pour l’instant, chaque institution dispose de son propre cadre éthique.
- Ainsi, le 15 mai 2024, Parlement et Commission votent en faveur de normes éthiques communes pour les institutions de l’UE
- L’idée est de mettre en place un mécanisme permettant aux institutions de se coordonner et de procéder à des échanges de vues sur les questions d’éthique.
- Cette coordination est envisagée entre le Parlement européen, le Conseil de l’UE, la Commission européenne, la Cour de justice de l’Union européenne, la Banque centrale européenne, la Cour des comptes européenne, le Comité économique et social européen, le Comité européen des régions.
- La question de l’adhésion du Conseil européen reste encore en suspens, malgré l’impulsion d’A. Costa qui doit convaincre les représentants des Etats.
- L’entreprise Huawei se positionne en ce qui concerne le déploiement de réseaux de télécommunications, principalement ceux de 5e génération (5G).
- Elle oeuvre donc auprès des représentant européens dans le but d’influencer les politiques et les processus de décision des instruments de l’Union.
- Cependant, deux questions se posent selon les services de renseignement de Belgique :
- Les démarches de lobbyistes d’Huawei pour la promotion des intérêts de l’entreprise débordent-elles du cadre légal ? C’est suffisamment le cas pour que des perquisitions soient ordonnées, à ce jour.
- L’État chinois s’immisce-t-il à visage caché dans les affaires de l’Union en tirant les ficelles derrière les tentatives d’influence de l’entreprise technologique ?