Il est des signes qui ne peuvent laisser indifférent. La victoire de l’extrême-droite dans le pays où est né Adolf Hitler et où il s’est formé politiquement en fait partie. En particulier quand son leader, H. Kickl multiplie les références historiques douteuses : « politiciens [centristes] du système » (Systempolitiker) » qu’il accusait de “trahison envers le peuple” (Volksverrat), en reprenant deux termes utilisés par Adolf Hitler. Kickl avait également déclaré vouloir devenir Volkskanzler (Chancelier du peuple), un autre terme qui, pour certains Autrichiens, fait écho à celui utilisé pour décrire Adolf Hitler dans l’Allemagne nazie.
- Ce n’est certes pas la première fois que le parti d’extrême droite autrichien, le FPÖ, réalise d’excellents scores à une élection fédérale.
- Depuis sa naissance aux premiers jours de la nouvelle république d’Autriche établie sur fond de guerre froide, la réinsertion dans le jeu politique des anciens sympathisants et électeurs nazis, cette troisième force alternative aux chrétiens et sociaux-démocrates a connu quelques succès, nourris des limites et des faillites des principaux partis.
- Il a d’ailleurs été le pionnier en accédant au pouvoir en 2000, mené par son charismatique leader de l’époque, Jorg Haider.
- Mais dimanche 29 septembre, le FPÖ a gagné les élections fédérales en Autriche, avec presque 30% des suffrages, devançant les conservateurs au pouvoir qui reculent de 10 points.
- Après les Pays-Bas et le PVV de Geert Wilders (cf. EIH 3/12/23), après la victoire de Robert Fico (cf. EIH 8/10/23) puis les succès de l’AfD aux trois dernières élections régionales allemandes (cf. EIH 8/9/24), la marée brune monte.
- Dans un entretien avec le Grand Continent , le politologue Marcelo Janny revient sur les raisons et les conséquences de ce succès.
- Certes, même s’il a gagné le FPÖ n’est pas majoritaire et ne gouvernera pas seul, s’il gouverne, mais les conséquences politiques européennes sont déjà très lourdes.
- C’est un allié de plus de la famille d’extrême-droite au Conseil, où siègent déjà les Patriotes for Europe groupe parlementaire co-fondé par V. Orban et M. Le Pen (cf. EIH 15/7/24).
- C’est surtout une voix de moins pour les soutiens de l’Ukraine comme l’a salué immédiatement Moscou.
- Mais outre sa neutralité constitutive de son identité post-1945, l’Autriche était aussi l’un des pays les plus dépendants de l’énergie russe bénéficiant d’exemptions aux sanctions.