GRABEN

Suivant l’exemple de nombreux de partis du PPE, la CDU a fini par adopter un changement de stratégie agressif en voulant concurrencer l’AfD sur le thème de l’anti-immigration. Une stratégie déjà éprouvée dans d’autres pays européens, en particulier en France, qui aboutit la plupart du temps à renforcer l’original au détriment de la copie. L’expérience récente de la politique européenne suggère qu’il est plus intelligent pour le centre-droit de former des coalitions avec l’extrême droite, tout en conservant un profil centriste distinct, que d’ériger un pare-feu autour d’eux et de voler leurs politiques. Comme en Suède par exemple (cf. EIH 20/10/22). 

  • L’Allemagne d’Angela Merkel a fondamentalement changé sur ce sujet.  
  • AfD et BSW prospèrent sur trois thèmes : l’opposition à l’immigration, l’opposition aux livraisons d’armes à l’Ukraine et les effets de la désindustrialisation.   
  • Aux élections régionales récentes, le BSW s’est imposé comme le pivot des coalitions potentielles – avec ou sans la CDU.  
  • Le vote commun pour ces deux partis d’extrême droite et d’extrême gauche se situe actuellement autour de 30 % au niveau national.  
  • Ils renforcent d’ores et déjà leur présence dans la chambre des Régions (Bundesrat) co-législatrice.  
  • Même s’il est trop tôt encore pour en tirer des conclusions sur les coalitions qui pourraient émerger des élections de 2025.  
  • Le budget 2024 avait – déjà l’année dernière – donné lieu à une crise profonde (pour des raisons constitutionnelles) cf. EIH 10/12/23, le feuilleton n’est pas fini.