ELECTIONS EN SUEDE

Tenues au début du mois de septembre 2022, les résultats serrés des élections parlementaires en Suède ont encore souligné la tendance droitière des électorats européens.

  • Avec 20,6% les Démocrates suédois un parti d’extrême droite aux origines néo-nazies notoires sont arrivés en deuxième position, en capacité de peser sur la formation du prochain gouvernement.
    • Après négociations, ils apporteront leur soutien sans participation à la coalition de droite (Moderaterna, Démocrates Chrétiens et Libéraux), dirigée par Ulf Kristersson.
  • En face, la coalition de gauche sortante avait cependant obtenu de bons résultats, distancée de 0,7 points seulement mais cette élection avait aussi mis en évidence d’importants clivages au sein des partis de gauche, les Verts ayant augmenté leur part de voix en se séparant des partis gouvernementaux rouges traditionnels.
  • Pour le Green European Journal, Ann Catherin Juglar revient sur la fin de l’exception suédoise que représente cette victoire de la droite radicale.
    • Le succès de la coalition de droite et en particulier du parti Démocrates suédois est la preuve d’un discours dans la politique suédoise qui a progressivement normalisé le lien entre questions sociales et immigrés.
      • Chômage, intégration et violence… l’immigration est considérée comme une menace pour un modèle social qui repose sur une forte cohésion culturelle.
    • Le « cordon sanitaire » de 2010 lors de l’arrivée des Démocrates suédois au Riksdag a été cette fois rompu car les partis traditionnels de droite, comme les Conservateurs, les Chrétiens démocrates, les Libéraux ont choisi de donner la priorité aux questions d’ordre public dans leurs plateformes politiques.
      • Les sociaux-démocrates eux-mêmes ont commencé à utiliser les arguments ethniques ces dernières années, mettant de côté les initiatives potentielles en matière d’emploi et d’éducation.
      • L’ancienne ministre de l’Intérieur, Anders Ygeman, a également déjà fait part de son intérêt à fixer des limites aux proportions d’habitants « non nordiques » dans certaines zones urbaines dénonçant l’émergence de villes somalienne ou chinoise dans le pays.
    • La Suède avait déjà restreint ses politiques de migration et d’asile en 2015 dans la foulée de la guerre en Syrie, mais cette élection marque un durcissement de la Suède parmi les plus sévères du continent.
    • D’autres orientations radicales, dans les politiques sociales, la politique énergétique ou la priorité féministe de la politique étrangère caractérisent le nouveau gouvernement intronisé le 18 octobre dernier, produisant déjà un certain malaise chez ses partenaires libéraux aux parlements national et européen (Renew).
      • Ses orientations européennes restent à préciser.