La fin de la COP28 et le ralentissement de l’activité des institutions européennes dû aux congés permettent de prendre un peu de recul pour faire le point sur une législation emblématique des ambitions écologiques de l’UE et de ses difficultés à en garder le cap et la cohérence dans un monde interdépendant. L’ambitieuse et innovante réglementation européenne sur la déforestation importée rappelle aux dirigeants de sociétés, mais aussi aux citoyens sceptiques, que le Green Deal européen peut se délier de ses aspects souples et déclaratoires afin d’établir des actes juridiques pouvant conditionner le commerce international.
- Le constat est amer : les importations au sein de l’Union sont responsables de près de 16 % de la déforestation mondiale. En seconde position, après la Chine.
- La nouvelle réglementation bouscule les certitudes du commerce mondial : désormais, les entreprises devront obligatoirement sourcer leurs matières premières, dans un objectif de parfaite transparence.
- Les entreprises devront ainsi attester et prouver de l’origine et de l’extraction de leurs produits, afin de contrecarrer l’utilisation de matières premières issues de la déforestation.
- Sont concernés : le bétail, le bois, le cacao, le café, le caoutchouc, le charbon, l’huile de palme, les produits en papier imprimé et le soja.
- L’application est complexe : les entreprises sont confrontées à un défi majeur face à la complexité des chaines d’approvisionnement mondialisées.
- Le défi ne manque pas de stimuler les réflexions : Léonardo Bonnani semble avoir résolu la difficulté au travers une application « SourceMap » qui permettrait de géolocaliser l’origine des matières premières.
- Comme marqueur d’une Union ambitionnant résolument de faire plier les géants de l’industrie à des pratiques respectueuses de l’environnement, la réglementation s’accompagne d’une sanction financière.
- En cas de déforestation active, elle peut atteindre à 4% du chiffre d’affaires annuel total réalisé dans l’Union européenne par l’opérateur en infraction.
- Le projet est ambitieux et se donne les moyens de réussir, néanmoins, la priorité au sein de l’UE veut promouvoir une éthique environnementale ancrée au sein même des relations d’affaires.