PACTA SUNT PROBLEMA 

Les dispositions du Pacte européen sur la migration et l’asile sont vivement critiquées par les organisations de défenses des droits fondamentaux.  

  • Plusieurs dizaines d’ONG, avant l’adoption, dont Amnesty International, avaient publié une lettre ouverte afin d’exprimer leurs inquiétudes.  
  • Elles y voient un système « mal conçu, coûteux et cruel » et y lisent une « augmentation des souffrances ».  
  • D’autant plus qu’a été révélé que le Conseil avait insisté pour que la  procédure de filtrage concerne également les familles avec enfants de moins de 12 ans.  
  • Une partie des groupes de gauche au Parlement européen ont voté contre le Pacte : Damien Careme (FR-Verts) déclarait « L’Europe se meurt » et sa collègue Saskia Bricmont (BE-Verts) déplorait une « Europe forteresse ».  
  • Néanmoins, le Parlement aurait négocié des garanties sur un mécanisme – flou – de surveillance des droits fondamentaux, s’en félicite Fabienne Keller (FR-Renew), rapporteure de l’un des textes.  
  • Une opinion partagée par certains eurodéputés, dont Assita Kanko (BE-ECR) qui concède à des « améliorations » mais qui regrette « l’absence de grand changement de paradigme dont l’Europe a besoin ».  

L’agence Frontex aurait enregistré plus de 355 000 traversées vers le territoire de l’Union, soit une hausse de 17% en 2023. 

  • Derrière l’accord institutionnel, les réalités politiques nationales continuent de miner les solidarités, le processus décisionnel et le respect des normes protectrices des demandeurs d’asile 
  • Ainsi, le 4 janvier, 2024 le Premier ministre polonais Donald Tusk maintenait le refus du gouvernement précédent de se conformer aux règles du Pacte d’asile et de migration et s’oppose à la relocalisation des demandeurs d’asile en Pologne.  
  • « Nous n’accepterons pas un seul migrant » déclarait-il. Une position ancrée dans la lignée de ses prédécesseurs.