En garantissant la transparence des décisions et processus et l’accès des citoyens à l’espace public, la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias sont des piliers essentiels de l’Etat de droit et d’une société démocratique. Ils permettent de se préserver des dérives autoritaires ou anti-libérales. C’est cette préoccupation qui est au cœur de la législation sur la liberté des médias actuellement en négociations au niveau européen.
- Le 15 décembre 2023, le Parlement européen a adopté sa position sur l’EMFA (European Media Freedom Act), une législation proposée en octobre 2022 par la Commission européenne pour répondre à deux enjeux :
- Maîtriser les restrictions de liberté de la presse dans l’UE, en Pologne et en Hongrie notamment.
- Faire face à la recrudescence des logiciels espions tels que Pegasus utilisés pour surveiller les journalistes.
- Le texte ambitionne aussi à renforcer l’indépendance des médias et des journalistes et à assurer leur pluralité, mais aussi à garantir un financement stable des médias.
- Le règlement prévoit également une modération des contenus journalistiques.
- Même les meilleures intentions peuvent aussi être nocives : d’après certaines ONG défendant la liberté de la presse, le texte pourrait entraîner la suppression du secret des sources journalistiques.
- Dans la foulée de ses ambivalences en ce domaine depuis la loi de sécurité globale, la France a pesé pour ralentir les négociations, comme le rapporte Léo Lictevout pour Contexte.
- Paris voulait qu’en cas de risque pour la « sécurité nationale », un Etat puisse surveiller ces journalistes.
- Une exception finalement non retenue dans le texte final.
Le texte finalisé doit encore être formellement approuvé par le Parlement européen et le Conseil avant les prochaines élections, au printemps 2024.