MARCEL DUCHAMP 2.0   

Quel est le “endgame” de Vladimir Poutine ? Les apparents errements stratégiques du début de l’invasion ont laissé place à une guerre d’usure pour des gains territoriaux éventuels, mais au-delà la question agite les analystes : que veut obtenir le président russe – a fortiori dans une année “électorale” où il est censé “faire campagne”… Certains spéculent sur un vaste projet d’expansion pour retrouver les frontières perdues de l’empire soviétique, comme le développe le sociologue Grigori Yudin dans cet entretien du Grand Continent. Cependant, le Poutine des dernières années semble devenu plus difficile à lire encore que le Kremlin des années Brejnev. C’est cette crainte qui a poussé deux membres de l’UE neutres, comme la Suède et la Finlande, à confier leur sécurité nationale à l’Alliance atlantique, transformant la mer Baltique en “lac de l’OTAN”. 

  • La Turquie devrait finaliser la ratification du traité et donc permettre officiellement l’entrée de la Suède dans l’alliance. 

 

La menace russe reste entière : 

  • Lors de la conférence suédoise annuelle “Folk och Försvar“, qui étudie la stratégie de sécurité et de défense de l’Etat scandinave, le ministre des Affaires étrangères suédois appelle à se préparer à une confrontation qui pourrait durer et s’intensifier avec la Russie. 
  • Afin de se préparer à de telles conséquences les Nordiques ont aussi passé des accords bilatéraux avec les Etats-Unis. 
  • Elle donne ainsi accès aux Etats-Unis à 15 bases militaires sur son territoire. 
  • Cet accord permet aussi aux Américains de stocker du matériel de défense sur le territoire finlandais. 
  • En réaction, V. Poutine a décidé de renforcer sa présence militaire aux abords de sa frontière, longue de plus de 1 000 km avec la Finlande. 

Une vieille tradition de méfiance stratégique pointée en 2017 par les spécialistes revient au premier plan. La Baltique pourrait-elle devenir une extension du conflit ukrainien ?