LES MOTS POUR L’HORREUR 

Prolongement de ces problématiques, la guerre des mots double la guerre des images. Génocide, terrorisme, crimes de guerre ou contre l’Humanité? Les qualificatifs juridiques servent aussi les propagandes militaires et les débats politiques intérieurs – comme le soulignait Médiapart à propos des polémiques internes à la gauche française. 

  • Il n’est pas superflu de se tourner vers les experts juristes qui tentent de mettre des mots pour qualifier les horreurs en cours. 
  • Les attaques à l’aveugle avec des roquettes, le ciblage délibéré de civils, les prises d’otages de civils par le Hamas ou les frappes à répétition sur la bande de Gaza semblent échapper au droit pénal.  
  • Ce qui impliquerait qu’il est impossible de rendre justice à qui que ce soit. 
  • Cependant, le consensus semble se dessiner pour confirmer que le Hamas et Israël enfreignent le droit international. 
  • Le génocide a pour origine étymologique « tuer la famille, la race ». 
  • Pour être qualifiés ainsi, les crimes doivent être commis dans l’intention de détruire un groupe national, ethnique, racial et religieux. 
  • Cette fin ne constitue pas l’objectif annoncé des frappes sur Gaza. 
  • Le crime de guerre est une action illégale qui viole le droit international public et les règles de guerre détaillées dans divers traités. 
  • Le crime de guerre est commis intentionnellement, durant des conflits armés. 
  • Dans le contexte actuel, l’attaque du Hamas lors du festival de musique Supernova est indiscutablement une violation du droit international et un crime de guerre. 
  • La poursuite des crimes de guerre est un long processus. Les décisions de justice sont souvent rendues des décennies après la fin des conflits : il est particulièrement difficile de juger l’intention d’un dirigeant. Cet article revient sur le précédent Milosevic, il y a 20 ans. 
  • Définis a posteriori, au moment du procès de Nuremberg des dirigeants nazis, les crimes contre l’humanité représentent des violations fondamentales du droit international. 
  • Ils comptent par les ‘crimes les plus graves’ selon la CPI et l’ONU. 
  • Ils peuvent être définis comme une attaque systématique contre une population civile, soit tolérés soit planifiés par les autorités de l’Etat. 
  • Dans le cadre des affrontements entre Israël et le Hamas, la réponse armée d’Israël et le fait qu’ils demandent à la moitié de la population de Gaza de se déplacer vers le Sud interrogent les spécialistes. 
  • L’écrivain et journaliste israélien Michel Warschawski affirme par exemple que les crimes de guerre ont été dépassés à Gaza et qu’il s’agit bel et bien de crimes contre l’humanité, dans cette entrevue pour Médiapart 
  • La Cour Pénale Internationale, située à La Haye, a compétence pour juger les génocides, les crimes de guerres et crimes contre l’humanité. Cependant Israël, comme la Russie, ne reconnait pas l’autorité de la CPI. 

 

  • Dans un débat compliqué, tendu, chargé en émotions, en invectives et en présupposés et procès d’intention qui le rendent encore plus confus, des voix s’élèvent pour des solutions politiques.  
  • Dans une tribune pour Le Monde, Raphaël Glucksmann invite à prendre le chemin de la raison politique. 
  • C’est à dire condamner inconditionnellement le Hamas, sans pour autant soutenir inconditionnellement le gouvernement israélien ; 
  • Savoir faire la différence entre antisémitisme et soutien au peuple palestinien. 
  • L’ancien président d’Action Contre la Faim et de Médecins du monde s’indigne contre l’aide humanitaire parvenant à Gaza, qu’il désigne comme se faisant au goutte à goutte.  
  • Concrètement, cela consiste en la libération inconditionnelle des otages et la mise en place de mesures de protection pour les populations civiles israéliennes et palestiniennes. 

Au niveau des initiatives européennes, dans le brouhaha ambiant, le gouvernement chypriote demande l’ouverture d’un couloir d’aide humanitaire pour la bande de Gaza.