OUTKAST

Le 29 mars 2023, dans une lettre ouverte signée par les représentants de 7 autres États, dont la Pologne, l’Ukraine et la République tchèque, le gouvernement moldave a appelé les PDG des Big Tech à se pencher d’urgence sur les risques démocratiques que présentent les plateformes de médias sociaux.

 

  • Cela fait suite à cette découverte, par les services de renseignement moldaves, de complots menés en ligne, sur ces plateformes, par le Kremlin pour déstabiliser le gouvernement.
    • La lettre souligne en particulier la menace de la désinformation en ligne, rendue encore plus préoccupante par la technologie de l’Intelligence artificielle (IA deepfake).
      • Cet appel inquiet à l’autorégulation des Big Tech fait écho à une prise de conscience généralisée des conséquences indésirables de l’IA sur le débat démocratique et l’espace public.
    • Le 22 mars 2023, le Future of Life Institute a publié sa propre lettre ouverte appelant à un moratoire de six mois sur le développement de technologies d’IA plus puissantes que le logiciel Chat-GPT 4.
      • Par crainte d’une perte de contrôle pour l’industrie et la société, le document a même été signé par Elon Musk (Twitter et Tesla) ou Steve Wozniak (Apple).
    • Les pays d’Europe de l’Est, soumis à d’intenses attaques sur le champ de la guerre informationnelle, par la Russie, ressentent plus vivement encore les menaces que représentent les manipulations d’images permises par l’IA sur la stabilité de leurs institutions.
  • Les mouvements de réaction désordonnés face à ce nouveau défi pour les droits et les libertés publiques se multiplient.
    • L’Italie a, par exemple, pris la décision étrange d’interdire le logiciel « au nom du respect de la vie privée ».
    • Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), de son côté, demande d’ailleurs aux autorités européennes et nationales de lancer une enquête sur les risques posés par les chatbots tels que ChatGPT.
      • Elle s’inspire d’une plainte déposée par le groupe de la société civile Center for AI and Digital Policy, basé aux États-Unis, auprès de la Federal Trade Commission.
      • Cette plainte met en évidence des questions essentielles concernant l’impact du ChatGPT sur la protection des consommateurs, la protection des données, la vie privée et la sécurité publique. Sans oublier les conséquences socio-économiques sur l’emploi.
    • Le BEUC craint que, même si l’UE travaille actuellement sur une législation relative à l’IA, il faille des années pour que la loi sur l’IA entre en vigueur.
      • Ceci mettrait les consommateurs en danger face à une technologie qui n’est pas réglementée de manière adéquate pendant la période intérimaire.
      • Ce décalage temporel qui rappelle les atermoiements et les lenteurs des législations bioéthiques à se mettre en place.