LICENSE TO CNIL

Cette dérive de Twitter se déroule dans le contexte d’une plus stricte réglementation du marché numérique européen, consécutivement au vote des Digital Services Act (DSA) et Digital Market Act (DMA). Dans la foulée des démêlés entre le régulateur européen et l’autorité de protection des données (Ireland’s data protection Commission) en Irlande, lieu d’établissement de la plupart des tech giants, cette dernière  forme un recours à l’encontre  du groupe européen des autorités de protection des données (EDPB) à la Cour de Justice de l’UE.

  • L’autorité irlandaise de protection des données considère que l’EDPB outrepasse ses responsabilités en demandant une enquête supplémentaire sur les pratiques du groupe Meta.
    • Guns don’t kill people… Est-ce vraiment l’usage qui fait le danger ou bien y-a-t-il quelque chose de profondément dangereux dans la nature des technologies auxquelles nous sommes confrontés?
    • Alors que dans son programme annuel pour 2023-2024, l’EDPB envisage la promotion du régime européen de protection des données à l’échelle mondiale, la bataille avec la Silicon valley n’est pas prête de s’arrêter.
  • Pour mettre cette confrontation en perspective, ce long papier d’Asma Mhalla dans Le Grand Continent revient sur le « projet politique qui sous-tend les dispositifs en cours de généralisation de la doxa techno-sécuritaire ».
    • Elle décrit l’accélération, dans les démocraties occidentales, du développement « de nouvelles tactiques de pacification de la population, sur le modèle de surveillance américain post-11 septembre dont l’objectif consiste à capter toute l’information possible sur l’ensemble de la population afin d’identifier et de neutraliser les éléments perturbateurs, de stabiliser la majorité silencieuse et de s’assurer de sa passivité ou mieux, de son adhésion politique ou culturelle. »
      • En filigrane l’enjeu n’est rien moins que de repenser l’idéal démocratique et la défense de l’État de droit dans le contexte d’un usage de technologies par nature duales.