IN MEMORIAM ANNA POLITKOVSKAIA

Le souvenir d’Anna Politkovskaïa, journaliste d’investigation russe, assassinée le 7 octobre 2006 pour avoir dénoncé les violations des droits de l’Homme commises en Russie et en Tchétchénie – actions qui avaient conduit à l’exclusion de la Russie du Conseil des droits de l’homme des Nations unies – est d’autant plus vivace au regard des événements actuels.

  • Le 7 octobre 2022, le prix Nobel de la paix a été décerné aux membres de la société civile comparés à « l’oxygène de la démocratie ».
    • Plus précisément, ce prix Nobel de la paix est attribué à Memorial Russe, au Centre ukrainien pour les Libertés civiles et à l’écrivain biélorusse Alès Bialiatski qui reste emprisonné par le régime d’Aleksandar Loukachenko.
  • L’anniversaire de l’assassinat de Anna Politkovskaia fait écho à la détérioration continue de l’état des médias libres en Russie, accompagnée de la déresponsabilisation des figures de l’opposition et des ONG russes.
    • Le Kremlin a ainsi tenté de réduire au silence la Novaïa Gazeta, pour laquelle Anna Politkovskaïa écrivait, en lançant un avertissement au journal en mars, avant de le fermer complètement en septembre.
      • Ceci a obligé les journalistes à fuir la Russie et à fonder la Novaïa Gazeta Europa.
    • Cette mesure s’inscrit dans le prolongement d’une série de lois sur la censure introduites début mars, qui ont qualifié plus de 130 médias d' »agents médiatiques étrangers ».
    • Le compte Meduza offre depuis quelques années un relais efficace pour les journalistes russes qui tentent encore d’informer sur la situation dans un pays qu’ils ont dû quitter, sous la menace, pour la plupart.
    • Le compte institutionnel du Service d’Action extérieur de l’UE, EUvsDisinfo, rapporte qu’il perçoit une détérioration notable de l’état du discours politique russe, criblé de campagnes de dénigrement, de célébration de la famine et de la récession économique, de menaces nucléaires.