CASSANDRE

Bas carbone certes, mais difficilement qualifiable d’écologique ou durable, le nucléaire est pourtant prêt à entrer dans la taxonomie des investissements verts de l’UE. Le mercredi 2 février, la Commission européenne a annoncé la création d’un label « vert » pour les centrales nucléaires et au gaz, et reconnaît leur contribution à la lutte contre le changement climatique.

  • L’adoption de cette position continue de soulever un vent de critiques des ONG environnementales, de provoquer des divisions au sein de l’UE ainsi que sur la scène internationale.
    • Johannes Hahn, commissaire autrichien européen au budget, a annoncé le 25 janvier qu’il voterait contre le présent projet d’acte délégué, rare fait de désolidarisation d’une Commission qui vise habituellement le consensus.
    • Mairead McGuinness, commissaire irlandaise aux Services financiers, dans un interview à Politico, a transmis un message en faveur du nucléaire et du gaz, celle-ci estimant qu’il fallait s’attendre à des ajustements plutôt qu’à des réécritures complètes.
  • Dans une lettre, cinq anciens Premiers ministres japonais regrettent les décisions prises à l’échelle de l’UE sur la taxonomie verte.
    • Ils reprennent les précédents catastrophiques du Three Mile Island aux États-Unis, de Tchernobyl et de Fukushima, en vue de démontrer que le nucléaire est une énergie dangereuse.
    • Au-delà des accidents à court-terme, ils mettent l’accent sur le fait que des séquelles de long-terme, comme à Fukushima où de nombreux enfants souffrent d’un cancer de la thyroïde, peuvent avoir lieu. Ils ne souhaitent pas que « les pays européens fassent les mêmes erreurs ».
    • Ils se disent convaincus du fait que la seule manière d’assurer un monde vraiment durable à l’avenir est de promouvoir les énergies renouvelables, ce qui permettra aux sociétés de sortir pleinement du nucléaire et de se décarboner.