Sur fond de tensions avec la Russie, de crise du gaz et de crispations identitaires européennes, les migrants servent de moyens de pression sur l’UE. La frontière entre le Belarus et l’Union européenne est le théâtre d’une crise humanitaire.
- Les migrants sont piégés aux frontières de la Lituanie, de la Lettonie (voir EIH 05/08) et maintenant de la Pologne, sans pouvoir entrer légalement dans l’UE ni retourner en Biélorussie.
- Instruit par les précédents turc et libyen, Alexander Lukashenko semble avoir compris l’usage géopolitique qu’il pouvait faire de ces candidats à l’asile.
- Au moins 4000 tentatives de passage de la frontière polonaise ont été enregistrées au mois de septembre uniquement. Pourtant, le parlement polonais a autorisé des refoulements.
- La Commissaire Johansson qui s’est entretenue avec le ministre de l’Intérieur polonais, Mariusz Kamiński, n’a pas réussi à convaincre Varsovie de mettre fin à ces refoulements.
- Selon la Commissaire, le principal problème en Pologne est le manque de transparence à la frontière. Depuis que le pays a déclaré l’état d’urgence, aucune association ni aucun média ne peut s’en approcher, posant ainsi de nouvelles et sérieuses questions d’Etat de droit.
- Le quotidien autrichien Der Standard rapporte que les provisions alimentaires des habitants ont été bloquées par les contrôles frontaliers, les contacts des migrants avec les avocats des droits de l’homme par mégaphone interrompus par les moteurs rugissants des véhicules militaires.
- De plus, alors que Frontex est engagée en Lituanie et en Lettonie, la Pologne qui abrite l’agence n’a jusqu’à présent pas demandé d’assistance.
- En outre, selon certains experts, cette crise ne concerne pas uniquement la Pologne, la Lettonie et la Lituanie. Sans une stratégie intégrée incluant les aspects humanitaires et sécuritaires, l’UE se retrouvera elle aussi piégée par ses propres contradictions.