Dans une analyse au long cours pour le Grand Continent, l’économiste Adam Tooze examine les récits de la politique industrielle et de la décarbonation en Europe et aux États-Unis.
- Il présente un récit en trois phases :
- l’attrait pour la technologie en tant que solution au problème climatique ;
- la tension entre la politique climatique et le néolibéralisme ;
- et la résolution par un nouveau consensus sur la politique industrielle verte.
- A. Tooze souligne le rôle de la Chine dans l’élaboration de ce récit et les craintes qu’il suscite en Europe.
- Il souligne également les limites et la nature politique de la récente législation américaine sur les investissements verts.
- Le discours sur la politique industrielle et la décarbonation s’applique à la fois à l’Europe et aux États-Unis.
- Il souligne que la tarification du carbone et les règles strictes sur les subventions publiques de l’Union européenne reflètent ses origines dans un contexte néolibéral.
- Il remet en question l’efficacité de la tarification du carbone en tant que mécanisme et souligne la divergence entre les gestes symboliques et l’impact tangible.
- Il mentionne également l’importance des investissements dans le secteur de la défense pour façonner le paysage industriel européen, illustré par le succès d’Airbus.
- Il note toutefois que le secteur de l’énergie en Europe n’a pas fait l’objet de politiques unifiées et efficaces.
- Selon A.Tooze, dans un scénario où la demande mondiale de combustibles fossiles diminue, les producteurs restants, tels que l’Arabie saoudite, exercent une plus grande influence sur les prix.
- Il en résulte des dommages collatéraux sous la forme d’un groupe de producteurs de combustibles fossiles à coût élevé.
- Il mentionne qu’un groupe de chercheurs a simulé les gains et les pertes macroéconomiques par pays, révélant que l’Europe et la Chine bénéficieraient grandement de ce changement, tandis que les États-Unis subiraient des pertes de 2 à 4 000 milliards de dollars sur plusieurs décennies.
- Une autre étude met en évidence les pertes associées aux actifs échoués ou irrécupérables, ce qui a gravement affecté le capital fossile anglo-américain.
- Ce processus peut être comparé au choc subi par l’agriculture européenne dans les années 1870 et 1880, qui a divisé les marchés agricoles mondiaux en lots autonomes qui existent encore aujourd’hui.
- Une autre étude met en évidence les pertes associées aux actifs échoués ou irrécupérables, ce qui a gravement affecté le capital fossile anglo-américain.
- Le texte aborde également le concept de guerre étendue, soulignant la nécessité de comprendre le conflit entre la Russie et l’Ukraine dans un contexte plus large.
- Les États-Unis, en tant que premier exportateur mondial de combustibles fossiles, sont un partenaire à long terme peu probable pour l’Europe face aux efforts de décarbonatation.
- Les États-Unis sont à la recherche d’alliances pour contrer la Chine, et les dirigeants européens doivent évaluer soigneusement la fiabilité et le coût d’un partenariat avec les États-Unis.
- Du point de vue du climat, la question semble différente car les investissements dans les énergies renouvelables dépassent ceux consacrés aux combustibles fossiles.
- Cependant, la Chine domine ces marchés et a dépassé le G7 en termes d’émissions.
- Le texte conclut que l’Europe et les États-Unis ne contrôlent plus leur propre destin, l’Asie prenant la tête de la construction de l’avenir.