Le temps judiciaire est toujours plus long que le temps politique. La position stratégique de la Pologne au premier rang des soutiens à l’Ukraine a temporairement éclipsé les critiques sur les discours du parti au pouvoir, PiS (Droit et Justice). Cependant les tentatives du gouvernement pour renforcer son emprise pourraient entraîner des difficultés sur le plan intérieur.
- Alors que se profilent des élections cruciales pour le parti au pouvoir, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a récemment confirmé que les réformes judiciaires polonaises, mises en œuvre par le gouvernement nationaliste, violent effectivement le droit de l’UE et portent atteinte à l’indépendance des juges.
- La Cour a soutenu l’argument de la Commission européenne selon lequel une réforme de 2019 interdisant aux juges de remettre en question la légalité des nominations d’autres juges est bien contraire au droit de l’UE.
- L’arrêt tranche ainsi juridiquement le différend entre la Pologne et l’UE concernant des violations de l’État de droit.
- La partie politique du bras de fer n’est évidemment pas finie : le vice-ministre de la justice a réagi en qualifiant l’arrêt de « farce ».
- Cette longue confrontation avec l’UE sert surtout la rhétorique nationaliste du gouvernement.
- Les sondages soulignent la polarisation du pays en deux blocs antagonistes dont l’extrême droite serait l’arbitre.
- En cela, une position fermée à toute discussion en matière d’immigration apparaît fort à propos.
- La Cour a soutenu l’argument de la Commission européenne selon lequel une réforme de 2019 interdisant aux juges de remettre en question la légalité des nominations d’autres juges est bien contraire au droit de l’UE.
- Figure tutélaire du mouvement Solidanosc et de la résistance au pouvoir communiste, aujourd’hui opposant résolu au pouvoir du PiS, Adam Michnik, dans une récente interview réalisée par Irena Grudzińska Gross, analyse l’impact de la guerre en cours en Ukraine sur la vie politique polonaise.
- La tentative de commission d’enquête sur « l’influence russe » est généralement vue comme une tentative de disqualifier le chef de l’opposition, Donald Tusk.
- Cette « lex Tusk », comme la surnomme l’opposition, inquiète fortement les autorités européennes qui ont lancé une procédure d’infraction.
- Des manifestations massives le 4 juin ont réuni plus d’un demi-million de Polonais contre cette initiative soulignant l’unité des partis d’opposition.
- Il est cependant est peu probable qu’ils forment une liste électorale commune.
- La commission est considérée comme un outil permettant de manipuler l’opinion publique et de supprimer l’opposition politique.
- Michnik met aussi en garde contre la tentation de la russophobie, une tendance de plus en plus marquée dans la région.
- En témoigne cette nouvelle loi en Lettonie qui restreint l’accès à l’enseignement en russe pour les minorités russophones du pays – soit environ 25% de la population.
- La tentative de commission d’enquête sur « l’influence russe » est généralement vue comme une tentative de disqualifier le chef de l’opposition, Donald Tusk.