CRISIS ? WHAT CRISIS ?

Si à la faveur de la grande crise de l’accueil des migrants et réfugiés en 2015 la droite radicale et son chef de file, Viktor Orban, ont pu nourrir leur dynamique électorale, la question bouleverse aussi les certitudes des autres familles politiques.

  • Sujet de division et de polarisation croissante dans les opinions publiques, la question migratoire peut ainsi enfoncer un coin dans la solidarité entre les membres de la famille eurosceptique.
    • La Première ministre italienne Giorgia Meloni a ainsi pris conscience qu’elle ne pourrait pas compter sur la solidarité avec le gouvernement polonais pourtant de la même famille au Parlement européen (ECR).
    • L’opposition de Budapest et Varsovie à toute avancée sur le sujet a sûrement renforcé l’intérêt de G. Meloni à chercher d’autres convergences européennes.
      • Probablement avec le centre-droit, ce que son ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani (PPE) a par ailleurs confirmé.
    • Les divergences de vues sur des questions telles que l’atlantisme et la politique économique compromettent encore davantage l’utilité de maintenir des liens avec ces alliés de l’Est.
      • La migration n’est qu’un des facteurs qui poussent G. Meloni à chercher de nouveaux amis au sein de l’UE.
  • Au fond, ce qui se joue dans ces difficultés à apporter une réponse aussi bien à la détresse de ceux qui cherchent une vie meilleure sur les rives européennes qu’aux inquiétudes croissantes des opinions publiques européennes, c’est le destin de l’Europe comme communauté politique.
    • Dans une Europe vieillissante, qui voit la domination occidentale refluer sur presque tous les plans, la crainte de la submersion et le déclin des énergies prend le pas sur les considérations morales.