Régime de la parole publique et de la publicité des débats, sans espace public partagé, libre et accessible, la démocratie ne survit pas longtemps. La liberté des médias, presse, journalistes et audiovisuel, en est une condition nécessaire. L’Europe planche depuis septembre 2022 sur un règlement (Media Freedom Act) pour garantir la liberté des médias, en particulier contre les dangers de leur concentration.
- Pour le moment, le processus reste bloqué au niveau du parlement, en particulier sous la pression des groupes de presse allemands.
- C’est cependant un autre problème sur lequel insiste Reporter Sans Frontières (RSF) dans son rapport annuel sur la liberté de la presse dans le monde.
- RSF y souligne l’impact de la désinformation sur la liberté de la presse.
- La propagande politique, la manipulation économique et les faux contenus générés par l’intelligence artificielle constituent une menace importante pour l’intégrité journalistique.
- Un phénomène que le récent Digital Service Act entend réglementer, comme le soulignent les premières controverses autour de l’attitude du réseau social Twitter.
- RSF note que dans deux tiers des 180 pays évalués, des acteurs politiques ont été impliqués dans des campagnes de désinformation ou de propagande massives, citant en exemple la Russie, l’Inde, la Chine et le Mali.
- L’utilisation de faux contenus, en particulier d’images, générés par l’IA et partagés comme de véritables nouvelles, est de plus en plus répandue.
- Le rapport souligne les capacités sans précédent de la désinformation à saper l’intégrité journalistique, tout en rendant difficile la distinction entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.
- Cette manipulation de l’opinion est une préoccupation majeure, et RSF a appelé à la réintroduction des principes démocratiques dans le marché du contenu numérique.
- RSF y souligne l’impact de la désinformation sur la liberté de la presse.
- Le rapport constate que la guerre en Ukraine a particulièrement influencé les tendances de la liberté de la presse dans la région.
- Elle a d’abord un impact positif sur la liberté de la presse dans plusieurs pays européens, au-delà de ceux qui sont les plus directement impliqués dans le conflit.
- La plupart des États de l’Est de l’UE ont progressé dans le classement 2023.
- La Pologne gagne neuf places par rapport à l’année dernière pour se classer au 57e rang mondial.
- RSF explique cela par une prise de conscience de l’importance de l’indépendance de l’information pour se défendre contre la propagande du Kremlin.
- Elle a d’abord un impact positif sur la liberté de la presse dans plusieurs pays européens, au-delà de ceux qui sont les plus directement impliqués dans le conflit.
- En revanche, la tendance est inverse dans la région méditerranéenne.
- La liberté de la presse s’est détériorée en Grèce, qui se classe au 107e rang sur 180 pays.
- Pavol Szalai, chef du bureau UE/Balkans de RSF, explique que la liberté de la presse en Grèce stagne, ce qui creuse l’écart entre la Grèce et le reste de l’UE.
- La surveillance récente des journalistes grecs, par le logiciel espion Predator et les services secrets, est considérée comme la plus grave atteinte à la liberté de la presse.
- On peut toutefois relever l’arrestation de deux suspects dans l’assassinat du journaliste Giorgos Karaivaz.
- La Grèce se situe donc à 23 places de l’avant-dernier pays de l’UE, Malte, ce qui n’est pas bon signe.
- Alors que s’ouvre le procès des meurtriers (mais pas des commanditaires) de la journaliste Daphne Caruana Galizia, l’île reste un des États membres les plus préoccupants.
- Le Conseil de l’Europe avait déjà alerté, en 2022, à ce sujet.
- La liberté de la presse s’est détériorée en Grèce, qui se classe au 107e rang sur 180 pays.