Le Green deal était l’une des principales priorités de la précédente Commission européenne. Pièce centrale de cet ambitieux agenda, la transition énergétique s’est retrouvée en tension, entre les ambitions des engagements de l’agenda Paris-2015 et les conséquences de la crise énergétique européenne, commencée en 2021 mais considérablement aggravée par la guerre en Ukraine depuis 2022. Au cœur des controverses, les divisions entre les pays pro-nucléaires et les pays anti-nucléaires ont constitué une complication majeure (cf. EIH 1/6/22, et 3/4/23).
- La Commission a parfois eu du mal à naviguer entre des pays comme la France, qui dépendent de l’énergie nucléaire, et d’autres, comme l’Allemagne, qui s’emploient activement à fermer progressivement leurs réacteurs nucléaires.
- Une analyse d’Euractiv, rappelle que la question nucléaire pourrait être un facteur clé dans le choix du prochain commissaire à l’énergie.
- Ainsi, Jozef Sikela, le candidat tchèque à la Commission et ancien ministre de l’énergie du pays, a présenté un argumentaire solide basé sur sa propre expérience au sein du Conseil de l’UE et sur ses opinions pro-nucléaires.
- À l’opposé, se trouve Teresa Ribera (cf. EIH 9/9/22). La candidate espagnole à la Commission est l’une des favorites pour devenir le prochain commissaire chargé du climat et de l’environnement.
- Elle est nettement moins favorable à l’énergie nucléaire et appartient à un gouvernement espagnol qui poursuit également sa sortie du nucléaire.
- Elle n’y est toutefois pas non plus totalement hostile, comme le rappelle cette analyse de 2023.
- Elle devra en tout cas compter avec les forts soutiens à la renaissance nucléaire de l’UE, dont la France avec la république tchèque est évidemment un des principaux acteurs (cf. l’alliance nucléaire, EIH 22/5/23).
- Au delà de la question du commissaire que l’on pourrait qualifier d’adéquat face à ces prises de position nationales, on retrouve :
- la Pologne , qui prévoit dans son budget 2025 plus d’un milliard d’euros pour mettre sur pied la première centrale nucléaire du pays, selon Andrzej Domański son ministre des finances ;
- La Suède, où une étude gouvernementale récente propose d’accélérer le rythme de construction des réacteurs nucléaires, en en visant quatre nouveaux d’ici à 2035 ;
- La Belgique, où les écologistes étaient pourtant jusqu’en juin dernier membres de la coalition gouvernementale, est revenue sur ses promesses et a officiellement prolongé la durée de vie de ses centrales nucléaires déjà vétustes, rappelle le site d’information Contexte.