NUCLÉAIRE ÉCOLOGIQUE OU STRATÉGIQUE ?

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la dépendance aux énergies fossiles russes, le Green European Journal revient sur les dissensions dans le débat sur l’énergie nucléaire en Europe, alors que l’UE maintient son option en faveur de l’inclusion du nucléaire et du gaz dans la taxonomie verte.

  • Par la mise en place de la taxonomie verte européenne, l’Union institutionnalise un accord informel entre le chancelier allemand et le président français.
    • L’UE est venu renforcer le plan allemand d’utiliser le gaz en tant qu’énergie de transition vers la neutralité climatique pour une nouvelle décennie ;
    • Dans le même temps, elle a soutenu les efforts de la France pour se baser sur l’énergie nucléaire comme une énergie sans CO2.
      • Si les positions opposées entre les deux pays disposent de raisons historiques et sociales, leurs conséquences dans un contexte de guerre semble avoir des conséquences géopolitiques pour l’Europe dans son ensemble, précise l’article.

  • RFI précise que le nucléaire, malgré les oppositions de nombreux écologistes, figure de nouveau dans les projets de plusieurs pays : la Turquie espère voir la construction de sa première centrale nucléaire en 2023 ; et la seule centrale néerlandaise devant fermer d’ici à 2033, le Royaume veut désormais en construire deux supplémentaires.

  • Dans un entretien pour le Journal du Dimanche, Frans Timmermans présente les différents enjeux du Conseil extraordinaire, et estime que l’embargo contre la Russie doit favoriser la transition écologique.
    • Le vice-président de la Commission européenne en charge du Green Deal a indiqué que la taxonomie européenne sera adoptée, malgré la réticence de nombreux pays européens, comme l’Allemagne.
      • Opposée à l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte, l’Allemagne a notamment décidé de réactiver quinze centrales à charbon pour pallier la sortie de sa dépendance au gaz russe.
      • Si le pays assume sa stratégie anti-nucléaire, une telle décision pourrait avoir un impact majeur sur le climat et l’environnement, le bilan carbone des centrales électriques au charbon étant extrêmement élevé, celles-ci émettant une quantité importante de particules fines.
    • Dix-neuf syndicats européens ont demandé aux députés européens le 25 mai dernier de ne pas s’opposer à cette taxonomie, au nom du défi climatique, mais également pour l’avenir des emplois dans un secteur essentiel.
    • Face aux dissensions sur la taxonomie verte, la PFUE pourrait choisir d’organiser un vote formel.
      • Une approbation de 15 États de l’UE, soit 65% de la population européenne, pourra permettre l’adoption du présent texte.