A une semaine de la séance plénière inaugurale du nouveau Parlement européen pour la mandature 2024-2029, les députés européens avaient jusqu’à jeudi pour stabiliser leur composition, établir une ligne et présenter leurs candidats pour les postes à responsabilité du Parlement : présidence, vice-présidences, questures et présidences des Commissions parlementaires.
- Sorti déjà renforcé des urnes, le groupe dominant de centre-droit, le PPE a bénéficié du ralliement de 14 nouveaux députés.
- On notera ainsi que les partenaires de coalition de Geert Wilders en particulier le petit parti agrarien BBB (cf. EIH 20/3/23), ont fait le choix de la stabilité en rejoignant la grande famille de gouvernement.
- Le PPE accueille en outre le nouveau parti d’opposition hongrois, Tisza, mené par un ancien du Fidesz, Peter Magyar (au nom bien national), dont une analyse ECFR estime qu’il pourrait mettre un terme au règne de Viktor Orban.
- Cet adoubement européen de son opposition nationale a probablement accéléré la volonté du Premier Ministre hongrois, actuellement président du Conseil de l’UE (cf. EIH 23/6/24), de consolider lui aussi ses alliances politiques au Parlement.
- En débauchant les populistes de l’ancien premier ministre tchèque Andrej Babis qui avaient quitté le groupe Renew (libéraux centristes) et les élus du FPÖ (extrême-droite autrichienne) qui siégeaient dans le groupe Identité et Démocratie avec le RN, V. Orban a initié une recomposition sur l’extrême droite du Parlement.
- Après la défection ensuite de Vox (ES), Chega (PT), et surtout du PVV de Wilders (NL), tout indique que le groupe ID devrait se dissoudre dans la nouvelle formation “Les Patriotes pour l’Europe”.
- Cette nouvelle formation permet ainsi à V. Orban d’exister à nouveau dans le jeu parlementaire, et au RN, qui doit encore décider formellement de les rejoindre, de dominer un groupe renforcé, qui deviendrait ainsi la 3e force du Parlement européen, où siégent des partis actuellement au pouvoir aux Pays-Bas, en Hongrie, en Italie… ou en passe de le prendre comme l’Autriche ou la Tchéquie.