Le développement des véhicules électriques s’avère crucial pour atteindre les objectifs du Green Deal européen. Pour faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050, le secteur des transports doit être sérieusement remanié. Responsable d’environ un quart des émissions de gaz à effet de serre en Europe, les véhicules électriques, lorsqu’ils sont alimentés par de l’électricité provenant de sources renouvelables, émettent beaucoup moins de GES que les véhicules à moteur à combustion interne. Au-delà, en promouvant les véhicules électriques, on réduit la dépendance aux combustibles fossiles, tout en réduisant les polluants atmosphériques. Cette industrie stimule l’innovation dans les technologies de batteries, les infrastructures de recharge et les systèmes de gestion de l’énergie. Elle crée une nouvelle économie favorable à la création de nouveaux emplois mais il ne faudrait pas prendre des décisions hâtives au risque de contredire la boussole stratégique dont l’objectif essentiel est de préparer l’UE à une ère de rivalité stratégique.
- C’est dans ce contexte que le constructeur automobile chinois BYD annonce envisager de construire une deuxième usine d’assemblage en Europe en 2025.
- Lors de la conférence “Future of the Car” organisée par le Financial Times, le directeur général européen de BYD, Michael Shu, a annoncé que l’entreprise lancerait un véhicule électrique à bas prix, basé sur le modèle chinois Seagull, en Europe.
- Ce modèle, vendu en Chine à moins de 10 000 dollars, devrait coûter moins de 20 000 euros en Europe.
- Les véhicules électriques sont en moyenne 30 % plus chers – à l’achat et à l’entretien – que les modèles à moteur à combustion, ce qui a freiné la demande pour les voitures zéro émission.
- Les constructeurs automobiles européens travaillent donc à développer des modèles plus abordables. BYD aspire à devenir un leader du marché des véhicules électriques en Europe d’ici 2030.
- BYD, le 2 juillet 2024 annonce avec Ayvens, la filiale de location de voitures de la banque française Société Générale et l’entreprise chinoise de véhicules électriques ont annoncé mardi un partenariat pour le marché européen.
- Les entreprises ont déclaré dans un communiqué conjoint que leur protocole d’accord permettrait d’utiliser la gamme de véhicules électriques de BYD pour les clients internationaux et locaux d’Ayvens en Europe.
- En décembre 2023, BYD avait annoncé la construction d’une usine de véhicules électriques en Hongrie, devenant ainsi le premier grand constructeur automobile chinois à avoir une base de production en Europe.
- Cette annonce coïncidait avec la visite du président chinois Xi Jinping en Hongrie, marquant la fin de sa première tournée européenne en cinq ans (V. EIH 19.05.2024).
- Avec Viktor Orban comme interlocuteur, la Hongrie est devenue un partenaire commercial et d’investissement clé pour la Chine (EIH 24.01.2024).
- L’entreprise CATL a notamment investi 7,3 milliards d’euros dans une usine de batteries à Debrecen mais cette dernière ne semble pas vraiment réjouir la population locale.
- Tout ceci doit être pris en considération dans ce contexte des tarifs provisoires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine (EIH 23.06.2024) et juste avant que la Commission ne publie les détails de son enquête sur des entreprises chinoises comme BYD.
- L’objectif est d’éviter de répéter l’erreur des panneaux solaires d’il y a dix ans, lorsque l’UE a pris des mesures limitées pour freiner les importations chinoises et de nombreux fabricants européens ont fait faillite.
- Les taux sont bien inférieurs aux tarifs de 100 % que Washington prévoit d’appliquer aux importations de véhicules électriques chinois à partir d’août.
- L’entrée en vigueur, le 5 juillet 2024 de l’imposition de droits de douane supplémentaires aux véhicules électriques chinois, est clairement annoncée comme une riposte aux aides publiques massives de Pékin dont l’UE estime qu’elles faussent le marché.