Le média français MediaPart, des médias néerlandais, allemand et italien ainsi que le site européen d’investigation Lighthouse Reports ont mené conjointement une enquête sur les lobbies productivistes et la stratégie De la ferme à la table.
- Derrière ces lobbies se cache une vision de la production animale : “un modèle reposant sur l’élevage industriel, ultra-dépendant des importations de maïs et de soja en provenance du continent américain, s’opposant à toute évolution du régime alimentaire européen, et ne cherchant aucunement à favoriser, in fine, les éleveurs sur le terrain.”
- Selon les conclusions des journalistes, ces lobbies sapent l’ambition européenne d’une agriculture plus écologique en menant une attaque organisée depuis plusieurs semaines.
- Ils manipuleraient les savoirs scientifiques afin de biaiser l’information. Les différentes études qu’ils relaient, depuis un an, le seraient soit partiellement soit avec une lecture biaisée de la stratégie.
- Ceci amène Célia Nyssens, chargée de l’agriculture au sein du Bureau européen de l’environnement, fédération d’ONG à Bruxelles, à dénoncer « une campagne de désinformation massive ».
- De son côté, la Commission publie son analyse des études sur les impacts de la stratégie De la ferme à la table et pointe leurs limites.
- Dans une fiche d’information, elle compare les études réalisées par le Centre commun de recherche (JRC en anglais) (voir EIH 09/09/21), le ministère américain de l’Agriculture et les universités de Wageningen et de Kiel.
- La Commission reconnaît que ces études lui fournissent des « informations précieuses dans le choix des instruments politiques pour atténuer les risques » des stratégies “De la ferme à la table” et “biodiversité” mais souligne en même temps les lacunes.
- Ceci n’aura cependant pas empêché les éléments les plus sensibles du rapport sur la stratégie De la ferme à la table d’être confirmés en plénière par les eurodéputés, ce mardi 19 octobre.
- On relèvera par exemple que les références au caractère « contraignant » des cibles du Green Deal ont été validées, malgré les opposants très actifs pour supprimer ce mot du rapport.