LÀ OÙ YA DE LA GÊNE

Une décision attendue sur le front de l’énergie verte : le Fonds de transition juste ne pourra soutenir que l’hydrogène strictement renouvelable.

  • Cette enveloppe de 17,5 milliards d’euros sera distribuée aux États membres sur la période 2021-2027, en fonction des « plans territoriaux de transition juste » qu’ils soumettront.
  • Dans un document de travail, la Commission européenne détaille l’ensemble des utilisations qui peuvent être faites des fonds.
    • La production à base d’électricité nucléaire est exclue, tout comme l’hydrogène issu de combustibles fossiles, avec ou sans technique de captage du carbone.
  • Ceci constitue une bonne nouvelle pour l’Autriche et le Luxembourg qui soutiennent que l’UE doit exclure toute production d’hydrogène basée sur le nucléaire dans sa future réglementation.
    • Dans une lettre datée du 4 octobre, mais transmise ce lundi à la Commission européenne, les ministres écologistes Leonore Gewessler (AT) et Carole Dieschbourg (LU) appellent à « rejeter fermement » la promotion, par l’UE, d’un hydrogène « violet » et à « mettre clairement l’accent sur la promotion de l’hydrogène renouvelable, sans créer d’incitation pour l’énergie nucléaire ».
      • Les deux États répondent aux propos du commissaire français Thierry Breton, qui estime que le déploiement de l’hydrogène « propre » devra solliciter toute l’énergie décarbonée, « notamment le nucléaire ».

  • C’est dans ce contexte que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publie son nouveau rapport.
    • Elle y indique qu’il faut investir 1 200 milliards de dollars dans la fourniture et l’utilisation d’hydrogène bas carbone d’ici 2030. C’est le prix à payer pour que le secteur affiche des émissions nettes nulles d’ici à 2050.
    • L’agence regrette par ailleurs que les mesures visant à accroître la demande reçoivent moins d’attention des politiques que celles axées sur la production.
      • « Si tous les plans industriels annoncés se concrétisent d’ici à 2030, la demande totale d’hydrogène atteindra 105 mégatonnes – contre plus de 200 mégatonnes dans le scénario “net zéro” » proposé par l’AIE en mai.
    • Celle-ci recommande également de travailler à un accord international sur la méthodologie de calcul de l’empreinte carbone de la production d’hydrogène. Un tel consensus permettrait de garantir que le secteur s’achemine vers des émissions nulles et qu’un marché mondial se développe.