Entre le Conseil des Affaires étrangères et de la Défense et le sommet de l’OTAN, c’est une semaine d’intense activité diplomatique qui doit décider, entre autres, du possible versement d’une deuxième tranche de 500 millions d’euros, afin de fournir des équipements militaires, par le biais de la FEP. Ainsi que de nouvelles sanctions.
- En particulier sur le secteur pétrolier russe, principale source de recettes pour la Russie.
- Selon des sources européennes, le gouvernement hongrois, à quelques jours des élections dans le pays, devrait mettre son veto à toute potentielle sanction de l’UE contre les transferts de gaz russe.
- Dans le JDD, Fjollë Ibrahimi, analyse les conséquences de la suspension par l’UE du statut dit de la « Nation la plus favorisée » (NPF) de la Russie à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).
- Moins médiatisée, cette sanction qui ne dit pas son nom bouleverse profondément toutes les pratiques commerciales internationales.
- La réunion du 21 mars des ministres européens de la Défense et des Affaires étrangères a adopté la version finale du texte de la « boussole stratégique », après deux ans d’élaboration sous la houlette de Josep Borrell.
- « Première du genre », l’adoption de cette boussole a été hâtée par l’invasion russe de l’Ukraine, alors que « l’incrédulité dominait jusqu’à la veille du 24 février », comme le relève Rosa Balfour, directrice du centre Carnegie Europe.
- Les ministres européens ont défini les moyens ambitieux pour que l’Union devienne un acteur mondial de la défense, grâce à des mesures telles que le développement et l’approvisionnement conjoints des armes, ainsi qu’une meilleure coopération en matière de politique de sécurité, comme l’indique Politico.
o Toute l’Europe précise que si certains y voient un premier pas vers une armée européenne, la “force de déploiement rapide” en question devrait se concentrer surtout vers des missions militaires d’urgence modestes et de taille « très limitée ».
o RFI indique que sur le long terme, les États membres s’engagent à atteindre des dépenses militaires représentant 2% de leur PIB.
- La boussole ne tranche cependant toujours pas sur la relation ambivalente entre défense européenne et liens transatlantique. Le texte permet aux États membres d’affirmer leur complémentarité avec l’OTAN, “pierre angulaire de la défense territoriale de l’Europe, a déclaré Josep Borrell, tout en précisant qu’il « ne s’agit pas de créer une armée européenne ».
- D’aucuns considèrent cette intégration européenne en matière de défense comme trop superficielle pour être sérieuse et changer la donner. L’Europe devrait plutôt se concentrer sur des politiques telles que l’union des marchés des capitaux, et la poursuite de l’intégration économique, plutôt que d’aller dans des domaines où l’UE ne dispose pas d’une pleine expertise ni de capacités réelles.