« L’État de droit, la responsabilité et le contrôle démocratique, participent du rayonnement, de l’attraction et de la légitimité de l’UE. De leur côté, les peuples candidats ont pour la plupart compris et intégré cette exigence. Leurs engagements politiques soulignent cet attachement aux valeurs démocratiques et européennes, qui anime leur désir de rejoindre l’UE », écrivions-nous dans le JDD avec Julien Arnoult, à la conclusion du semestre de Présidence française du conseil de l’UE.
- Nulle part ailleurs que chez ces « peuples candidats », l’exigence de respect de l’État de droit et la pression des enjeux géopolitiques ne sont aussi liées.
Tiraillée entre ses aspirations européennes et occidentales et son ancrage dans l’espace historique de l’expansion russe, la Géorgie a été secouée ces derniers jours par d’importantes manifestations, qui ne sont pas sans rappeler dans une moindre ampleur cependant, le mouvement Euromaïdan, en Ukraine, il y a bientôt 10 ans.
- Après deux jours d’intenses protestations dans la capitale Tbilissi, le gouvernement géorgien a finalement retiré un projet de loi controversé qui aurait obligé les organisations recevant plus de 20 % de leur financement de l’étranger à s’enregistrer en tant qu’ « agents étrangers ».
- Les manifestants ont brandi des drapeaux de l’Union européenne et scandé « Nous sommes l’Europe» face à la police anti-émeute.
- Ce projet de loi était considéré comme inspiré par le régime de Vladimir Poutine à Moscou, qui a signé une législation similaire en 2012.
- Son retrait du projet de loi peut donc s’interpréter comme un revers pour Moscou qui considère la Géorgie comme faisant partie de sa sphère d’influence.
- Au point, pour rappel, d’intervenir militairement dans le pays en 2008, sur un modèle qui là aussi préfigurait les formes du conflit ukrainien actuel.
- La délégation de l’UE en Géorgie s’est félicitée de cette décision et a appelé les dirigeants politiques à reprendre les réformes en faveur de la convergence avec l’UE.
- La Géorgie a posé sa candidature à l’adhésion l’année dernière, en même temps que l’Ukraine et la Moldavie, mais n’a pas encore obtenu le statut de pays candidat et doit mettre en œuvre plusieurs réformes, notamment en ce qui concerne l’indépendance de son système judiciaire.
- L’opposition organise de nouvelles manifestations pour demander des éclaircissements sur la manière dont le parti « Rêve géorgien » entend retirer la loi, car la défiance règne, estime l’opposition:
- Son retrait du projet de loi peut donc s’interpréter comme un revers pour Moscou qui considère la Géorgie comme faisant partie de sa sphère d’influence.