Pour les équilibres internes de l’UE, cette victoire du PiS en Pologne marque le recul des espoirs d’une Pologne mieux et plus engagée dans l’intégration européenne et dans l’émancipation de la tutelle américaine. Le rapprochement diplomatique avec la France (EIH 2/6/25) et les possibilités d’un triangle de Weimar fonctionnel en sortent affaiblis. Certes, le président polonais ne pèse pas autant sur la politique étrangère du pays, qui reste entre les mains de Donald Tusk, mais c’est une petite défaite pour la ligne de l’autonomie stratégique européenne.
- Pour autant, cette victoire de la ligne Trump n’est pas une victoire de la ligne Poutine.
- Dans une interview très détaillée, la politologue polonaise Edit Zgut‑Przybylska, estime cependant qu’« il n’y a pratiquement aucune chance » de normaliser les relations entre la Pologne et la Hongrie, même après l’élection d’un président polonais proche idéologiquement du Fidesz.
- Bien que la présidence polonaise ait basculé vers la droite, cela ne suffit pas à relancer la coopération au sein du groupe de Visegrad.
- Le ressentiment persiste au sein de l’opinion publique polonaise vis-à-vis de la politique étrangère hongroise jugée trop alignée sur Moscou.
- Plus d’un foyer polonais soutient ainsi le gel des relations avec la Hongrie.
- E. Zgut‑Przybylska compare également les systèmes de santé : la Pologne, selon elle, a davantage investi dans le secteur public, évitant l’épuisement par le privé, et assure une meilleure prise en charge que la Hongrie où la situation reste plus précaire.
- Elle voit un fossé persistant entre les deux pays, malgré des moments de symbiose historique.