MEDAILLE D’OR 

Certains irritants – comme les victoires du nageur Léon Marchand – nous on fait rire cet été, avec la Fédération Française de la loose, d’autres font tristement partie du paysage médiatique sans emporter de véritable réaction. Une certaine vision de la paix entre Russie et Ukraine (V. EIH 07.07.24), une sérieuse tendance au veto (V. EIH 05.02.24), un comportement décrié par les grands chefs d’entreprises européennes, le Premier ministre hongrois – Viktor Orban – ne semble pas vouloir abandonner sa première place sur ce triste podium, malgré les (molles?) tentatives en provenance de Bruxelles. Robert Fico, en bon deuxième, a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’arriver à un tel niveau et ce 5e rapport sur l’Etat de droit en Hongrie en témoigne tout particulièrement. 

  • Le rapport estime que l’influence politique sur le parquet demeure importante, avec le risque d’ingérences indues dans des affaires individuelles. 
  • Cela va de pair avec le risque de corruption, puisque le rapport regrette l’absence de résultats solides dans les enquêtes pour corruption concernant des hauts responsables et leur entourage. 
  • Ce pays « est un véritable problème systémique en matière d’Etat de droit, pour la Commission européenne », affirme Didier Reynders, commissaire européen à la Justice. 
  • Le Premier ministre Viktor Orban n’a eu de cesse, depuis son retour au pouvoir en 2010, de porter atteinte au pluralisme et à l’indépendance des médias. 
  • Le marché est fortement concentré au sein de la fondation KESMA – au service du gouvernement tout comme les médias publics –, qui regroupe environ 500 médias nationaux et locaux, explique Reporters sans frontières. 
  • Si les reporters hongrois font rarement l’objet de violences physiques ou d’interpellations injustifiées, l’État hongrois est aussi connu pour surveiller les journalistes via le logiciel Pegasus. 
  • On pourra envisager des actions dans ce cadre en vertu du Europe Media Freedom Act (V. EIH 15.01.2024) 
  • Pour inciter Viktor Orban à respecter l’Etat de droit, la Commission européenne a déjà bloqué, fin 2020, 30 milliards d’euros d’aides du plan de relance post-Covid destiné à la Hongrie.  
  • Une partie a été débloquée par la Commission européenne en échange d’une levée du veto de Budapest sur la nouvelle tranche d’aide à l’Ukraine, rappelle Public Sénat. 

Que la population hongroise soit mise en porte à faux est compréhensible au regard de ce qui précède. Toutefois, sa démographie déclinante depuis 2011, ne nous semble pas démontrer la présence d’un leader inspirant qui a conquis les opinions dans son pays, malgré tous les moyens mis en oeuvre pour rester au top.