Le rapport Draghi peut aussi faire l’objet d’une lecture plus froide : il est clairement démontré l’avantage comparatif de l’UE dans le domaine des clean-tech et son leadership dans les technologies vertes. C’est sur cette base industrielle qu’il propose de se reposer pour développer la compétitivité européenne.
- Dans une approche pragmatique et libérale, bien analysée par Contexte, la décarbonation de l’UE est présentée comme une opportunité de croissance économique à condition de rendre l’Europe compétitive.
- Le rapport relève d’abord 2 freins à la compétitivité en matière de décarbonation :
- l’UE fait face à une forte concurrence chinoise dans le domaine des technologies propres d’une part,
- et le coût de l’électricité en Europe est 2 à 3 fois supérieur à celui des États-Unis d’autre part, un problème lié à l’organisation de son marché.
- Mario Draghi propose plusieurs leviers de réduction des prix de l’énergie dont 2 majeurs :
- Créer une Union de l’énergie pour améliorer l’efficacité du marché intégré européen de l’énergie, notamment en centralisant les fonctions clés du marché intégré européen (ex : algorithme de couplage des marchés).
- Réformer le marché de l’électricité et découpler la rémunération des énergies renouvelables et du nucléaire de celle des combustibles fossiles, pour éviter d’exposer les entreprises à la volatilité du prix des énergies fossiles.
- Le rapport insiste également sur le rôle à jouer de la filière nucléaire.
- Une source d’énergie qu’il présente comme « neutre en carbone », « non intermittente », « à la production flexible [et] compétitive »).
- Il la considère comme une force européenne pour l’industrialisation et l’exportation et par conséquent un levier de compétitivité, avec le déploiement de SMR notamment.
- Il est aussi particulièrement attentif au rôle de la filière hydrogène (cf. EIH 8/9/24), qui s’en félicite publiquement.
- Pour stimuler l’adoption des énergies renouvelables par les entreprises et réduire les coûts opérationnels, le rapport développe également des propositions sur les PPA pour les rendre plus flexibles.
- Sur le modèle de la garantie GER opérée par la BPI, la Banque Européenne d’Investissement et les banques nationales de promotion pourraient par exemple fournir des contre-garanties et des produits financiers spécifiques pour les PPA industriels.