Immigration et avortement
Pour les réformistes conservateurs, le front démographique est double : d’une part, réduire les flux migratoires et de l’autre, relancer la natalité. Si nécessaire, au détriment de la liberté des femmes à disposer de leur corps. L’objectif est le même : préserver la domination ethnoculturelle de la population, face à la menace publiquement assumée d’un “grand remplacement”.
- La plus connue de ces Européens réformistes et conservateurs est la Première ministre italienne, Giorgia Meloni.
- Ella a entamé mercredi 17 avril 2024 une mission diplomatique à Tunis, où elle a consolidé un partenariat avec le président Kaïs Saïed.
- Elle affiche son objectif de relever les défis de l’immigration.
- Giorgia Meloni et Kaïs Saïed ont souligné l’importance de renforcer les liens de coopération avec la Tunisie afin que le pays ne devienne pas un point de passage pour les migrants désireux d’entrer en Europe :
- « Sur le front de l’immigration légale, je pense que l’Italie peut faire beaucoup plus. Mais il est essentiel que nous travaillions ensemble pour continuer à lutter contre les esclavagistes du troisième millénaire, les organisations mafieuses qui exploitent les aspirations légitimes de ceux qui cherchent une vie meilleure ».
- Cette rencontre s’inscrit dans la mise en place du « plan Mattei », élaboré par le Gouvernement italien en 2023.
- Ce dernier est doté d’une enveloppe de 5,5 milliards d’euros et vise à favoriser le développement économique en Afrique, à stimuler la croissance pour atténuer l’immigration clandestine vers l’Europe.
- Si d’un côté, le gouvernement Meloni essaye de contrer l’immigration, de l’autre, Fabio Panetta, gouverneur de la Banca d’Italia, fait valoir un point rarement lu et entendu : sans une augmentation de l’immigration, l’UE sombrera sur le plan démographique. Sa situation économique et fiscale deviendra alors insoutenable.
- Selon M. Panetta, une politique commune au niveau de l’UE est nécessaire. Les migrants, qu’ils soient légaux ou non, entrent dans l’UE dans son ensemble : face aux risques mondiaux, aux conflits et à la fin de l’ancien modèle de mondialisation, « les pays européens ne peuvent réussir qu’en unissant leurs forces et en progressant vers une véritable union économique et monétaire ».
- En Italie, comme dans plusieurs pays européens, le taux démographique est en crise. En Italie, le taux de fertilité est actuellement de 1,25%.
- Ce chiffre est bien inférieur au niveau de remplacement de 2,1, qui est nécessaire pour maintenir la population d’un pays stable.