La décarbonation avance. En tout cas celle des éconmies indsutrialisées dites “avancées”. C’est ce que constate, l’Agence internationale de l’énergie dans son dernier rapport. Elle note que l’Europe a enregistré une baisse de 9 % de ses rejets de CO2 en 2023, malgré une hausse de 0,7 % de son PIB. Serait-ce une preuve, timide mais réelle, du “découplage” entre croissance et émissions?
- Le rapport révèle une diminution record, hors période de récession, de 4,5 % des émissions dans les économies avancées.
- C’est un progrès significatif qui peut être attribuée à divers facteurs, notamment un effort de transition vers des sources d’énergie plus propres, des mesures d’amélioration de l’efficacité énergétique comme la directive européenne éponyme, et une mobilisation sur toute la chaine de valeur.
- Mais le gros des progrès tient d’abord à l’augmentation des renouvelables et du nucléaire dans le mix énergétique de l’UE, plutôt qu’à une transformation structurelle et systémique de l’économie européenne.
- En revanche, les émissions mondiales, elles, n’ont pas baissé : en 2023 l’augmentation a été 1,1%.
- Les émissions de charbon, énergie fossile, représentent 65%de cette hausse. Principalement sous l’effet d’une conjoncture particulière: les sécheresses massives de l’année écoulée se sont traduites par moins d’hydroélectrique ou de nucléaire et donc plus de thermique au charbon comme en Chine ou en Inde, entraînant une augmentation de 170 Mt d’émissions.
- D’ailleurs, l’AIE estime que si la disponibilité du parc nucléaire de l’UE avait atteint le niveau de 2021, cela aurait permis d’éviter 40 Mt de CO₂ supplémentaires.
- Dans l’ensemble, les émissions liées au secteur de l’énegie sont en hausse. La vulnérabilité aux changemements climatiques des infrastructure plaide pour une décarbonation urgente du secteur pour tenir les objectifs des accords de Paris.
- En outre, le rebond du trafic aérien mondial post-Covid, qui a augmenté de 35% en 2023 par rapport à 2022 n’augure pas d’une amélioration sur le long terme.