La question de l’aide à l’Ukraine revient régulièrement au menu du Conseil européen. A tel point que les journaux allemands désignaient celui de la semaine dernière comme un “Sommet Orban”. En décembre dernier (cf. EIH 18/12/23) les 26 avaient réussi à contourner l’opposition de leur homologue hongrois sur les négociations d’adhésion avec l’Ukraine, mais avaient échoué sur le volet financier. Viktor Orban avait imposé son veto et a continué de s’y opposer fermement.
- Néanmoins, le conseil extraordinaire du 1er février a finalement permis une décision.
- Le principal point à l’ordre du jour était l’adoption de la révision du cadre financier pluriannuel 2021-2027.
- Cette révision vise à adapter les ressources de l’UE aux enjeux prioritaires des années à venir.
- C’est en particulier le cas du soutien à l’Ukraine mais aussi celui de la mise en œuvre de la politique migratoire.
- Cette question a pu être développée dans notre interview exclusive avec Shahin Vallée, de la DGAP.
- Le Conseil européen s’est mis d’accord pour fournir une aide financière à long terme à l’Ukraine de 50 milliards d’euros sur 4 ans.
- Ceci comprend 33 milliards d’euros de prêts et 17 milliards d’euros de dons.
- Charles Michel, président du Conseil européen, s’est félicité de cette décision.
- Pour obtenir ce financement, l’Ukraine doit respecter certaines contraintes.
- Elle doit respecter la promotion des droits humains et en particulier ceux des minorités.
- Elle doit aussi s’assurer de respecter l’Etat de droit et les mécanismes démocratiques.
- Nous nous permettons de souligner que cela devrait être une évidence pour tout Etat candidat à l’Union européenne, mais la raison politique est ce qu’elle est.
- Le Conseil européen a également décidé de renforcer les sanctions contre la Russie et d’accélérer le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union.
- Le président ukrainien s’est réjoui de cette nouvelle aide.
- Outre les habituelles propositions pour d’éventuelles réformes du fonctionnement des votes au sein de l’UE, la question qui s’impose devant les conclusions du dernier Conseil est : “qu’a obtenu V. Orban pour lever son veto”?
- Probablement le déblocage à terme des fonds suspendus pour procédure d’Etat de droit (la Hongrie espère encore une 20aine de milliards).
- La procédure de conditionnalité à l’Etat de droit, votée en 2020, et déclenchée contre la Hongrie par la Commission, aura été une victime collatérale du conflit ukrainien.