Depuis l’embrasement du Proche Orient après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, les craintes d’une extension du conflit dominent l’activité diplomatique, comme le souligne le nouveau tour de la région par le Secrétaire d’Etat américain. Au cœur des préoccupations, l’attitude de l’Iran, qui sans s’exposer directement, contrôle certains des groupes armés et des acteurs du conflit. C’est le cas en l’occurrence des Houthis dont les attaques dans la mer Rouge se sont intensifiées depuis la fin 2023, avec un nombre croissant d’attaques (de drones et de roquettes) Houthis contre les cargos dans cette zone.
- Depuis le 7 octobre 2023, les Houthis soutiennent le Hamas dans la guerre contre Israël, tirant notamment de nombreux missiles sur le territoire israélien.
- Les Houthis sont un groupe armé du Yémen issu de la minorité musulmane chiite du pays, les Zaidi.
- Le groupe a été formé dans les années 1990 pour lutter contre ce qu’ils considéraient comme la corruption du président de l’époque, Ali Abdullah Saleh.
- Depuis la mi-novembre, plus de 25 attaques de rebelles houthis sur des cargos ont été recensées par l’agence de sécurité maritime britannique (UKMTO).
- Les Etats-Unis et onze pays alliés ont exhorté mercredi les Houthis à cesser leurs attaques.
- La réponse américaine n’est pas seulement politique, elle est aussi militaire.
- Une force navale chargée de protéger les navires a également été mise en place, issue d’une coalition d’une vingtaine de pays, l’opération Prosperity Guardian.
- Cette extension du front de la guerre israélo-palestinienne n’est pas sans conséquence pour l’Europe. La disruption du commerce mondial menace directement les approvisionnements de l’UE – et du Royaume Uni, expliquant aussi la rapide escalade de la réponse britannique.
- Pour l’UE la donne est complexe. Plusieurs Etats européens, comme la France, l’Italie ou encore l’Espagne, ont ainsi pris leurs distances avec l’initiative américaine “Prosperity Guardian”, en effet, cette opération se heurte aux engagements épars des Européens dans la région, réticents à l’idée de rejoindre une mission dirigée par Washington.
- Selon le site d’information El Confidencial et le quotidien El País. « L’Espagne ne participera pas unilatéralement à cette mission. Toute décision prise le sera dans le cadre de l’Otan et de l’Union européenne », avertit de son côté la porte-parole du gouvernement, Pilar Alegria.
- Les conséquences de ces attaques ne sont pas que politiques et militaires, elles sont également économiques.
- Les attaques menées sur les navires marchands se dirigeant vers le canal de Suez via la mer Rouge ont contraint les compagnies maritimes à emprunter une autre route beaucoup plus longue et plus coûteuse passant par l’Afrique australe, ce qui a entraîné des retards dans les livraisons.
- Les vêtements, la nourriture, les ordinateurs et de nombreux produits que les consommateurs achètent régulièrement dans les magasins mettent de plus en plus de temps à atteindre leur destination en raison de la crise sécuritaire qui sévit en mer Rouge.
- L’augmentation du coût du transport de marchandises est l’un des principaux effets de la crise.
- Le prix du transport d’un conteneur de l’Asie de l’Est vers l’Europe du Nord a augmenté de 199% au cours des dernières semaines, selon les données de Freightos, une société internationale d’analyse du marché et du fret.
- Si le problème semble se limiter aux compagnies maritimes, les analystes préviennent que les consommateurs du monde entier pourraient subir des hausses de prix sur les produits à l’avenir.