Face à leur augmentation et leur dissémination, la gestion des déchets plastiques est une des priorités législatives européennes depuis une décennie – quelques éléments sur ces enjeux sont réunis par Euractiv sur la “stratégie plastique” de l’UE de 2018.
- Avec sa position sur le règlement relatif aux emballages et aux déchets d’emballages, la Commission ENVI du Parlement européen cherche à répondre à la “crise des déchets d’emballages”.
- Avec un niveau record, de 188,7 kg de déchets par habitant en 2021, les emballages sont une nuisances écologiques croissante.
- Cela constitue une augmentation de 10,8 kg par rapport à 2020, selon les données officielles d’Eurostat.
- Les eurodéputés soulignent la nécessité de réduire les plastiques et emballages inutiles, en commençant par ceux qui sont complètement superflus.
- Plastique autour des concombre ou carton des tubes de dentifrice sont des exemples concrets d’emballages superflus à supprimer.
- Quant aux emballages indispensables, l’objectif est de les rendre 100% recyclés et recyclables.
- Cette position de la commission ENVI suscite pourtant des critiques et emporte des pressions.
- Les associations environnementales No Plastic in My Sea, Surfrider Foundation Europe et Zero Waste France dénoncent un « manque d’ambition » dans le texte.
- Ils le qualifient “d’occasion manquée” pour réduire de manière significative les pollutions liées aux emballages à usage unique.
- Elles insistent sur l’importance de faire un choix en faveur de la transition vers le réemploi des emballages pour réduire l’empreinte carbone et résoudre la crise croissante des déchets d’emballages en Europe.
- D’autres associations regrettent que la base légale du texte repose sur le marché intérieur plutôt que sur l’environnement.
- Cela limite la liberté des États membres d’être plus ambitieux.
- On rapporte évidemment un lobbying fort et des critiques pour une rigueur allégée du texte.
- Entreprises de restauration rapide et industriels de l’emballage ont exercé une pression significative pour atténuer les mesures visant à réduire les déchets, notamment dans le secteur de la restauration à emporter.
- Certaines enseignes de restauration rapide reposent sur le modèle du « tout jetable ».
- Le président de la commission ENVI, Pascal Canfin, a publiquement condamné la stratégie de lobbying trompeuse de certaines entreprises.
- Le texte a aussi été confronté à une résistance italienne, pays qui a fait le choix industriel en faveur du recyclage plutôt que de la réutilisation (cf. EIH 15/5/23).
Le vote en plénière au Parlement européen est prévu durant la semaine du 20 novembre 2023.