L’Union traverse une période décisive de son histoire, comment va-t-elle réagir aux innombrables guerres qui s’embrasent autour de son territoire ? Elle semble pour l’instant incapable de trouver une solution et apparaît complètement désorganisée sur le terrain. Depuis le 24 février 2022 et l’attaque russe en Ukraine, au-delà des victimes sur le théâtre des opérations, la situation semble être devenue explosive pour l’UE. Le feu rejaillit des cendres encore chaudes des Balkans comme déjà analysé pour le Kosovo, l’ensemble du Sahel est en ébullition et l’incendie israélo-palestinien est incontrôlable.
- Au sein du champ européen, la division et les atermoiements invitent à prendre du recul : les réactions intempestives ne sont plus acceptables.
- Comme celle du Commissaire Varhelyi, qui avait déclaré suspendre les paiements pour l’aide aux Palestiniens à la suite de l’attaque du Hamas, engendrant le courroux de nombreux eurodéputés.
- L’implication d’Ursula von der Leyen dans le conflit fait aussi polémique
- En se rendant en Israël pour apporter son “soutien inconditionnel”, la présidente de la Commission s’est mise en porte-à-faux vis-à-vis du droit international
- Y compris au sein de l’administration où le devoir de réserve a été ponctuellement délaissé.
- Charles Michel a décidé de convoquer « un Conseil européen extraordinaire pour définir une position commune et une ligne d’action claire et unifiée. »
- La leçon est pourtant claire : le monde change, et l’UE doit changer.
- L’UE bouge et se mue rapidement avec l’ensemble des crises qui l’entoure. Pour Sylvain Kahn, chercheur à Sciences Po les différents conflits forcent l’UE à se réinventer, les candidatures de l’Ukraine et des Balkans occidentaux favorisent également cette tendance.
- Ces changements sont notamment visibles dans certaines politiques publiques.
- « Les États membres de l’UE se dotent ainsi à l’échelle de l’UE d’une relance des politiques de soutien public à des filières industrielles » explique-t-il.
- Ces nouvelles politiques permettront-elles à l’UE de s’affranchir de ses dépendances géopolitiques et géoéconomiques ? C’est la grande question existentielle posée par “l’autonomie stratégique”.
- Outre les conséquences politiques des guerres, les conséquences économiques et sociales sont aussi multiples.
- L’inflation est très forte et généralisée depuis février 2022 et faire face à une escalade des tensions ne peut qu’empirer la situation.
- Une action coordonnée de l’UE est donc nécessaire afin d’éviter de nombreuses tensions sur son territoire autour de sujets tels que le prix de l’énergie, les pénuries d’approvisionnement.
- A peine émergée des crises successives depuis 2008, l’économie européenne va devoir une nouvelle fois affronter un choc asymétrique sur lequel elle n’a que très peu d’influence.
- Alors que trouver de nouvelles sources de gaz et tisser des relations avec différents producteurs de pétrole semblaient être sur la bonne voie, tout a désormais bien changé.
- À la suite des bombardements sur l’hôpital Ahli Arab, de nombreuses manifestations ont eu lieu, au Liban, en Jordanie, au Maroc, en Iran, en Irak, en Turquie ou encore en Algérie.
- La situation est extrêmement tendue : comme le souligne cette étude de l’IRIS les relations diplomatiques faiblissent et la corde peut rompre à tout moment.
Préserver la stabilité économique est un enjeu clé si l’UE ne veut pas connaître de nouveaux mouvements de colère sociale sur son territoire. Cette stabilité semble passer par la protection des consommateurs fasse à la forte volatilité des prix de l’énergie.
- En septembre 2023, le Parlement européen a donné son feu vert pour entamer des négociations avec le Conseil sur une nouvelle réforme.
- Les consommateurs devraient ainsi avoir droit à des contrats à prix fixes ou dynamiques, l’objectif étant de stabiliser les prix et d’atténuer l’impact des chocs soudains sur les prix.
- Les députés souhaitent également que les pays de l’UE interdisent aux fournisseurs de couper l’approvisionnement en électricité des clients vulnérables ou de les obliger à utiliser des systèmes de prépaiement.
- Outre la question énergétique, le sujet migratoire déstabilise aussi les équilibres sociaux et politiques de l’UE (cf. la section Etat de droit).
- L’UE connaît un durcissement du ton et des mesures prises au sein de nombreux Etats membres.
- Alors que semble se préparer une vaste opération d’évacuation vers Chypre, l’UE se retrouve aux prises avec ses contradictions sur les migrations.
- « Les pays pourraient être tellement absorbés par le déficit immédiat d’approvisionnement en combustibles fossiles qu’ils négligeraient ou mettraient à genoux les politiques visant à réduire l’utilisation des combustibles fossiles ».
- Explique le Secrétaire des Nations unies, Antonio Guterres.
- Les conflits mettent donc en péril la coordination internationale ce qui risque d’allonger fortement les objectifs de l’UE, comme le Pacte vert pour l’Europe.