Avec le retour de la menace terroriste au premier plan des préoccupations de sécurité, les questions de respects des libertés et d’encadrement de la lutte contre les radicalisations se reposent avec la même acuité – l’équation moderne à somme nulle entre liberté et sécurité penche plus que jamais vers cette dernière.
- Bien entendu, le contexte international de la guerre israélo-palestinienne, entre l’atrocité de l’attaque terroriste du Hamas et la brutalité de la réponse armée israélienne accentue les risques terroristes sur le sol européen.
- C’est ainsi que les récentes attaques à Arras et à Bruxelles ont remis au centre des débats la question de l’espace Schengen et des frontières de l’UE.
- Le principe est donc la libre circulation des biens et des personnes entre les différents pays signataires.
- L’attaque de Bruxelles particulièrement, durant laquelle deux citoyens suédois ont été abattus simplement pour leur nationalité, a précipité les annonces de rétablissement des contrôles aux frontières, notamment de la part du Premier ministre suédois.
- Ces assassinats auraient été commis en représailles des Corans brûlés en Suède selon les hypothèses soulevées.
- Sous la pression d’opinions publiques inquiètes, les gouvernements européens ont annoncé qu’ils allaient resserrer leurs frontières et à intensifier les rapatriements des individus n’ayant pas obtenu l’asile en Europe.
- Des engagements plus faciles à prendre qu’à tenir, tant le système du droit d’asile européen est lié à celui de la libre circulation – comme le rappelait cette analyse des instituts Egmont et Delors.
- En outre, cette attaque a mis en lumière les difficultés de l’UE dans la gestion de l’asile et de la migration, ainsi que dans les renvois d’individus déboutés.
- “Resserrer les frontières” est donc le premier objectif des gouvernements européens.
- Selon le Premier Ministre suédois, pour que l’espace Schengen survive, il faut renforcer les frontières extérieures.
- Certains pays, comme l’Italie, en butte à l’absence de coopération de leurs partenaires, ont choisi de renforcer directement leurs propres frontières nationales.
- Il s’agit d’une voie déjà suivie par de nombreux Etats membres.
- Sans surprise, le renvoi des étrangers en situation irrégulière devient le pivot des discours sécuritaires.
- En “une” du Spiegel, dans un basculement historique en faveur des expulsions de masse.
- Pour le chancelier allemand, socialiste, la solution pour réguler l’immigration serait de trouver des accords de rapatriement avec les pays tiers, plutôt que d’avoir des mots durs mais sans actions.
- Suivant la tendance déjà à l’œuvre chez ses voisins, l’Allemagne a d’ailleurs déjà commencé à développer des accords bilatéraux avec des pays tiers.
- Les ministres de l’Intérieur européens vont dans le même sens : réunis à Luxembourg, ils ont exprimé vouloir accélérer les renvois d’étrangers en situation irrégulière jugés dangereux.
- Selon les dirigeants européens, ce sont les pays d’origine qui ne veulent pas du de leurs ressortissants déboutés de titre de séjour en Europe.
- En France la question se pose aussi en ces termes après l’attentat d’Arras.
- Certains s’interrogent sur l’irrégularité de la famille de l’auteur des crimes : elle avait en effet échappé de peu à l’expulsion à plusieurs reprises.
- A l’heure actuelle, d’ailleurs, la mère et la sœur de Mohammed Mogouchkov craignent des représailles de la communauté pour avoir coopéré avec la justice.
- L’UE tente aussi de faire de l’immigration illégale une priorité : le Club des Juristes fait le point sur ce dossier.
- Depuis l’arrivée de milliers de migrants à Lampedusa au mois de septembre, les questions d’immigration sont centrales dans les débats et le nombre de demandeurs d’asile ne cesse d’augmenter.
- Tandis que certains pays, comme la Lituanie, se disent prêts à accueillir des migrants débarqués au nom du mécanisme de solidarité européen, l’UE négocie sur le pacte migration et asile, avec des restrictions plus strictes.
- Même au Parlement européen où les majorités sont plus libérales qu’au sein du Conseil, les discussions sur la réforme de Schengen laissent entrevoir que les acquis de la libre circulation semblent plus que jamais menacés.