MAPLE TOWN

Apôtre de la décroissance et de la sobriété, l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, dont l’expertise est centrale dans la conversation sur l’énergie en France ne cesse de le rappeler : notre système est en état d’“ébriété” suite à sa consommation d’énergies fossiles. De fait, le principal obstacle aux politiques de transition écologique reste l’indépassable et tenace dépendance de nos systèmes économiques et de nos productions et confort matériels à l’omniprésence des énergies fossiles. 

  • C’est aussi ce que souligne, lucide, le scientifique Vaclav Smil dans son dernier livre How the world really works (Penguin 2022). 
  • Selon une étude récente du think tank Ember, la production d’énergie fossile a baissé de 17% au sein de l’Union européenne en 2023, atteignant ainsi des niveaux record.  
  • Certes, cette diminution est majoritairement causée par une baisse significative dans la demande d’électricité. 
  • Cette dernière est liée en particulier à une réduction de la production industrielle.  
  • La diminution pourrait donc n’être que circonstancielle et ne reflèterait pas directement les efforts de transition vers les énergies décarbonées. 
  • De fait, malgré les politiques climatiques ambitieuses de l’UE auxquelles ils souscrivent et contribuent, les États membres semblent jouer un double jeu. 
  • Ceci rappelle les tricheries des grands constructeurs automobiles pour contourner les normes de pollutions européennes (#Dieselgate).  
  • Cette difficulté à se mettre en cohérence avec leurs propres exigences est d’autant plus visible lorsqu’il s’agit des sanctions visant la fin de l’invasion russe en Ukraine.   

Entre la froide réalité de nos dépendances énergétiques et l’urgence de la décarbonation, la tension est à son comble.