GOMORRA

Derrière les tragédies des naufrages en méditerranée, c’est toute la politique d’asile de l’UE qui est en cause, explique la  récente analyse de Agenda Publica  et met en lumière le besoin urgent d’une réforme profonde. En mettant l’accent sur la lutte contre l’immigration irrégulière, sous forme d’accords bilatéraux stricts, l’UE néglige souvent les principes de protection internationale énoncés dans la Convention de Genève et la Charte des droits fondamentaux.

  • Cette approche porte atteinte aux droits des demandeurs d’asile qui ne sont pas en mesure de suivre les procédures de visa conventionnelles en raison de leur besoin urgent de sécurité.
    • Deux cas spécifiques illustrent la nature problématique de la politique d’asile de l’UE.
      • Tout d’abord, l’accord de partenariat entre l’UE et la Tunisie donne la priorité au contrôle des frontières et à la lutte contre l’immigration irrégulière.
      • Elle compromet potentiellement les droits fondamentaux dans le processus.
      • Cette externalisation du contrôle des frontières a été observée dans plusieurs pays, transférant la responsabilité de la protection des demandeurs d’asile aux régions voisines, voire à des pays tiers.
    • Deuxièmement, la prohibition engendre un juteux business pour les mafias de passeurs rehaussant les coûts et surtout les dangers auxquels sont confrontés les individus qui tentent d’atteindre les côtes de l’UE.
  • La publication analyse également de manière critique le pacte sur les migrations et l’asile récemment approuvé et proposé par la Commission européenne. Bien qu’il représente un progrès après des années de négociations, des inquiétudes se font jour quant à la normalisation des hotspots en tant que centres d’accueil et à la promotion de l’externalisation par le biais des retours et des refoulements.
    • L’introduction de la marchandisation du droit d’asile, qui permet aux États membres d’interrompre l’accueil moyennant un paiement financier, soulève des questions éthiques et humanitaires.
    • L’euroscepticisme est donc à la carte. Les positions de certains États membres relèvent d’ailleurs parfois de la schizophrénie,
      • En témoignent les chiffres importants de l’immigration de travail en Pologne, qui viennent contredire la rhétorique xénophobe, voire raciste, du parti au pouvoir.