HABEMUS DUBIUM

Les migrations ont aussi constitué un important point de friction lors de la visite papale en Hongrie. Cette visite de trois jours revêt une certaine importance diplomatique, compte tenu de l’utilisation par Viktor Orban des valeurs chrétiennes et de l’opposition aux migrants dans les principaux leviers de sa rhétorique politique.

  • L’occasion se présente de revenir sur la genèse de cette rhétorique anti-migrants en Europe centrale.

  • Dans cet ordre d’idée, la dimension géopolitique de la visite du Pape interpelle tout particulièrement.
    • Lors de son premier discours, François a appelé le continent à « retrouver l’âme européenne » face à « l’infantilisme belliqueux » des nationalismes.
    • Alors que Viktor Orban reste le seul dirigeant d’un État membre de l’UE qui refuse d’adopter une position ferme face à l’agression de la Russie, cet appel du chef de l’Église catholique ressemble à une pression plus amicale que celle des autres États membres de l’UE sur Orban.
      • Cependant, celui-ci a beau jeu de rejeter la responsabilité de la perte de cette « âme européenne » sur les méfaits de la décadence occidentale.

  • Il est compliqué d’estimer la portée du discours papal.
    • D’un côté il pointe les contradictions de la Hongrie de Orban sur les migrants.
      • De l’autre, il semble le féliciter pour ses positions contre la soi-disant « idéologie du genre ».
    • Certes, il critique les actions de la Russie, et appelle au soutien à l’Ukraine.
      • Toutefois, on peut percevoir derrière les appels à la paix un certain nombre des éléments de langage du Kremlin, note Le Monde, en particulier à propos de l’encouragement aux pourparlers avec la Russie.
    • Le message du pape serait donc similaire à celui de Viktor Orban, qui entretient des liens étroits avec le Kremlin et une certaine vision de la chrétienté.
      • Cette méfiance de la journaliste s’explique par le fait que le souverain pontife ne serait pas allé à la rencontre des réfugiés à la frontière polono-ukrainienne.