Évidemment, la notion d’autonomie stratégique, par laquelle l’Europe devrait être en mesure de se maintenir sans une dépendance nécessaire à l’égard d’une autre grande puissance, n’est pas intrinsèquement mauvaise. Spécialiste de ces questions géopolitiques et du concept, le député européen Arnaud Danjean (FR-PPE) a rappelé dans un thread les ambivalences de la rhétorique sur l’autonomie stratégique.
- Ce concept est au mieux « mal compris » des partenaires européens de la France et il risque de rester une « vaine incantation » tant que les moyens et la pensée stratégique ne suivront pas.
- Certes, le problème est que les communications du président français faites – en quelque sorte – au nom de l’Union, au cours de ce voyage, ont été ponctuées de raccourcis.
- Raccourcis qu’il est aisé d’habiller en fonction de ses objectifs, ou de traduire par la manifestation de ses craintes.
- Certes, le problème est que les communications du président français faites – en quelque sorte – au nom de l’Union, au cours de ce voyage, ont été ponctuées de raccourcis.
- On relève en particulier qu’en suggérant que l’Europe ne doit pas se comporter en « vassal des Etats-Unis », dont il critique à demi-mot l’attitude sur le volet taiwanais, E. Macron s’est attiré de nombreuses critiques.
- La presse américaine y a lu duplicité, mégalomanie française et menace sur l’unité occidentale, voire indulgence pour les régimes autoritaires.
- Le sénateur républicain américain Marco Rubio, candidat à la primaire pour 2024, rétorque que l’indifférence supposée de E. Macron à l’égard du conflit à Taiwan devrait se traduire par une indifférence de l’armée américaine en Ukraine.
- Les soutiens à Taiwan, en France et ailleurs dans le monde, se sont émus de cette dangereuse indulgence pour la politique de la Chine continentale.
- C’est ce que souligne le communiqué de l’Inter-parliamentary alliance on China, représentée en France par le sénateur André Gattolin.
- Les atlantistes, tant aux États-Unis qu’en Europe, ont vivement réagi.
- Surtout les Etats d’Europe centrale et orientale pour lesquels l’alliance américaine est une garantie de sécurité nationale.
- La presse américaine y a lu duplicité, mégalomanie française et menace sur l’unité occidentale, voire indulgence pour les régimes autoritaires.
- Ce qui marque c’est que ces divergences sur le rôle de l’alliance atlantique en Europe ne semblent pas prises en compte dans les déclarations critiquées.
- Et ce, malgré la guerre en Ukraine et un centre de gravité de l’Europe clairement déplacé vers l’Est.
- Ignorer la position de la Pologne nouveau centre de gravité de l’UE selon certains, donne plutôt l’impression d’un refus de voir le monde changer.
- Et ce, malgré la guerre en Ukraine et un centre de gravité de l’Europe clairement déplacé vers l’Est.
- Cette tendance française, très critiquée au sein de l’Union, à préempter les visions stratégiques européennes sert à renforcer la thèse déclarée par le Premier Ministre Polonais, M. Morawiecki, lors de son récent discours à Heidelberg.
- Celui-ci prône un réancrage dans la stratégie de l’Etat-nation plutôt que l’UE.
- En effet, dans l’UE persisterait une domination des grands Etats au détriment des « souhaits des peuples».
- Celui-ci prône un réancrage dans la stratégie de l’Etat-nation plutôt que l’UE.