CECA CEEA 2.0

La Commission européenne a présenté le 16 mars un « Net Zero Industry Act » qui exige que 40% des technologies énergétiques propres déployées dans l’UE doivent être produites en Europe.

  • Après le Chips Act sur les semi-conducteurs et le Critical Raw Materials Act sur les métaux stratégiques, le Net Zero Industry Act (NZIA) « s’inscrit dans la réponse européenne à l’IRA », selon Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, en conférence de presse de présentation de la proposition, cité par Euractiv.
  • Le projet mentionne la technologie nucléaire comme l’une des technologies qui pourraient bénéficier de simplifications administratives dans le développement des industries liées à la transition écologique.
    • Cependant, la technologie nucléaire n’y est pas mentionnée sur un pied d’égalité avec les « technologies stratégiques » telles que les batteries électriques, le solaire ou l’éolien, qui peuvent bénéficier de facilités de financement ou du statut de « projet d’intérêt public supérieur ».
      • Le texte apparaît comme un compromis entre les commissaires favorables à l’énergie nucléaire, comme le Français Thierry Breton, et ceux qui s’y opposent comme le Néerlandais Frans Timmermans et l’Autrichien Johannes Hahn.
    • Le compromis est bien accueilli, bien que déçu, par les partisans de l’énergie nucléaire, au premier rang desquels la France.
      • Les défenseurs du nucléaire ont beau jeu de rappeler que les États-Unis soutiennent l’ensemble de leur secteur nucléaire et pas seulement certaines technologies émergentes.
  • Dans la grande controverse entre les deux modèles énergétiques opposés des deux grandes économies de l’UE, il est fréquent d’entendre les défenseurs du nucléaire français dénigrer le modèle allemand et son recours aux énergies fossiles pour compenser sa sortie unilatérale du nucléaire.
    • Thierry Salomon, spécialiste de l’énergie, rappelle que malgré les discussions selon lesquelles l’Allemagne a dû récupérer des centrales à charbon pour compenser la fermeture de ses centrales nucléaires, les statistiques sur la durée disent exactement le contraire.
      • Entre 2010 et 2021, l’énergie nucléaire et l’énergie fossile ont baissé respectivement de 71,5 et 100,5 TWh.
      • Inversement, une baisse de la consommation de 47,5 TWh a été constatée alors que la production d’énergie renouvelable a augmenté de 128,5 TWh.
    • Ceci fausse donc le débat public franco-allemand à propos des solutions de production d’énergie.
  • Le texte Net Zero Industry Act est désormais entre les mains du Conseil et surtout du Parlement, où il sera probablement plus difficile de défendre une position favorable au nucléaire.