TRIBUTE TO DALIDA

Grandes causes européennes (et mondiale), les politiques climatiques et environnementales se heurtent souvent à la difficulté du passage à l’acte. À l’aube de la nouvelle année, les institutions européennes ont publié une déclaration commune sur leurs priorités législatives pour 2023-2024, visant avant tout à renforcer la politique environnementale de l’UE.

  • Un certain nombre de promesses visant à garantir la neutralité climatique d’ici 2050 y sont abordées:
    • La poursuite du déploiement du paquet « Fit for 55 » clé dans la stratégie du Green Deal.
    • La rupture des importations d’énergie russe en redoublant d’efforts dans le cadre de l’initiative RePowerEU, avec une volonté marquée de parvenir à une plus grande indépendance grâce aux énergies renouvelables.
    • Le renforcement des besoins logistiques pour intégrer un modèle économique circulaire dans l’Union européenne
      • Avec un ciblage des émissions liées aux transports afin de rendre les infrastructures de transport plus écologiques.

  • Les efforts pour protéger les écosystèmes menacés et la biodiversité doivent s’intensifier.
    • On relèvera l’accent mis sur la réduction de la pollution de l’eau, de la santé des sols, de l’air et des microplastiques, la réduction des déchets.
    • Ceci accompagné de la pénalisation des crimes environnementaux.

Cependant, un certain nombre de préoccupations doivent être soulevées concernant la faisabilité de ces promesses en 2023.

  • Les avancées institutionnelles pourraient être confrontées à un blocage potentiel de la présidence suédoise du Conseil de l’Union européenne. 
  • De manière plus globale, ces promesses sonnent creux pour la société civile environnementale qui dénonce régulièrement  les retards précédents dans la mise en œuvre des politiques environnementales.
    • Selon l’ONG environnementale Desmog, ces retards permettent aux lobbyistes et aux représentants de l’industrie de renforcer leur emprise sur les meilleures pratiques environnementales, notamment dans le secteur agricole.
      • Depuis 2020, les quatre plus grandes entreprises de pesticides au monde auraient dépensé plus de 20 millions d’euros pour faire pression sur les responsables de l’UE et le public.
      • Un chiffre qui devrait encore augmenter si des mesures rapides et définitives ne sont pas prises.

  • Tout ceci encourage les protestations et soulignent les tensions démocratiques potentielles que le Green Deal pourrait provoquer si la mise en œuvre de ses politiques dans l’année à venir et au-delà n’adopte pas une méthodologie holistique.

Enfin, pour finir, nous attirons aussi l’attention de nos lecteurs sur cet excellent récapitulatif de certains ordres de grandeurs qui caractérisent le défi de la transformation écologique de notre économie.

  • Réalisé par le collectif d’experts Pour un réveil écologique, ces chiffres illustrent les limites de l’illusion de l’hydrogène, le chemin à parcourir pour la décarbonation de nos énergies, ou encore les gains très signifiants du remplacement des véhicules thermiques par des transports collectifs pour certains trajets.